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CAPITAL-RISQUE

Véritable levier du dynamisme industriel et économique, le capital-risque traduit bien imparfaitement le concept américain de venture capital : la version française fait primer la notion de risque sur celle d'aventure. Il s'agit pourtant d'une aventure d'un type nouveau entre un industriel et un financier, associés dans un projet d'entreprise. Le capital-risque est une activité d'intermédiation financière à vocation d'investissement. Elle permet l'engagement de capitaux dans la création et le démarrage de petites entreprises spécialisées dans de nouvelles idées ou de nouvelles technologies, à fort potentiel de développement international. Les investisseurs en capital-risque reçoivent des fonds d'institutions financières ou de personnes privées, et les placent dans des entreprises qu'ils ont sélectionnées et qu'ils aident activement dans l'organisation de leur gestion et de leur croissance. Ces investissements assurent des plus-values en cas de succès de l'entreprise, lorsque les actions de celle-ci commencent à être cotées et échangées en Bourse à une valeur plusieurs fois supérieure au montant de l'investissement initial. C'est en fait une sorte de mariage avec divorce à l'amiable préétabli, le financier investisseur entrant dans un projet pour une durée de quatre à six ans. Les banques classiques et autres organismes institutionnels interviennent en soutien d'une phase de développement contrôlée, la Bourse prenant ensuite le relais.

Ce genre d'opérations comporte un risque important en raison du taux élevé de mortalité naturelle des entreprises nouvelles. Pourtant, la formule a remporté un énorme succès aux États-Unis, où elle est née, et a fait école dans un pays comme la France. Jouent ou ont joué, selon les époques, les raisons suivantes : apparition d'un grand nombre d'opportunités technologiques pour la création et la commercialisation de biens et de services totalement nouveaux ; perspectives de très importantes plus-values associées aux investissements dans ces nouvelles firmes de haute technologie ; diminution des opportunités d'investissements intéressants conjuguée à la baisse de la pression fiscale sur les plus-values boursières.

Au cours des années 1990, les technologies de l'informatique et de la communication ainsi que les biotechnologies ont constitué les principaux domaines d’intervention des acteurs en la matière. Plus récemment, les secteurs de l’énergie et, de façon plus générale, du développement durable ont attiré un nombre croissant d’investissements.

— Marie-France BAUD-BABIC

— Universalis

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Écrit par

  • : secrétaire générale adjointe de Confrontation Europe
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Marie-France BAUD-BABIC et Universalis. CAPITAL-RISQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BANQUES ISLAMIQUES

    • Écrit par Marie-France BAUD-BABIC
    • 656 mots

    Les banques islamiques n'ont cessé d'intriguer les financiers internationaux, car elles respectent à la lettre ce qu'interdit l'islam sous le terme générique de riba, à savoir la combinaison de trois éléments : l'engagement à terme, la condition aléatoire et la rémunération...

  • ENTREPRISE - Financement

    • Écrit par Michel ALBOUY, Geneviève CAUSSE
    • 7 634 mots
    • 9 médias
    Le terme capital-risque est utilisé pour décrire l'apport en fonds propres à des sociétés non cotées. Le capital-risque n'est pas récent, mais son essor a suivi celui de la nouvelle économie. En France, il s'est développé grâce à l'aide des pouvoirs publics, par la création des sociétés de développement...
  • INTERNET - Économie d'Internet

    • Écrit par Éric BROUSSEAU
    • 5 678 mots
    Les rentes engendrées à l'occasion de telles opérations de rachat attirent la deuxième figure de financeurs que sont les acteurs du capital-risque. Ces derniers jouent un rôle déterminant dans l'industrie car, au-delà de leur rôle de financeur, ils rapprochent les innovateurs des partenaires qui,...
  • MACROÉCONOMIE - Croissance économique

    • Écrit par Jean-Olivier HAIRAULT
    • 9 705 mots
    • 1 média
    ...innovations en matière financière, adaptées à la nature spécifique de la recherche-développement, ont permis d'améliorer l'efficacité des systèmes financiers. Le capital-risque est un type de contrat financier adapté au cas de l'innovation permettant une rémunération plus élevée pour les créanciers destiné à...

Voir aussi