Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BURMARINA

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

L'occupation du Bronze récent final

La période du Bronze récent final correspond à un tournant dans l'histoire de la région. C'est, en effet, à ce moment-là que le grand empire mésopotamien du Mitanni, qui avait établi sa domination sur l'ensemble du Proche-Orient, s'effondre pour laisser place à l'Ouest à la puissance hittite et à l'Est à la puissance médio-assyrienne. Sur les bords de l'Euphrate, le roi hittite Suppiluliuma établit en 1370 avant J.-C. son pouvoir. Sur ces terres vont donc se croiser, une nouvelle fois, les influences du monde hittite, de la Mésopotamie et de la Syrie de l'Ouest (aire géographique s'étendant de la Méditerranée à l'Euphrate).

Les maisons brûlées

Sur le flanc nord du tell, l'exploitation d'un quartier d'habitations du Bronze récent (xve-xiiie s. av. J.-C.), violemment détruit par un incendie, témoigne de ce mélange d'influences. Les différents espaces (pièces et cours) mis en évidence appartiennent à deux maisons séparées par une ruelle. Les plans sont caractéristiques de la période. Simples, ils sont constitués de deux rangées parallèles de pièces, communiquant entre elles par des passages aménagés sur leurs petits côtés. L'installation de ces maisons au xive ou au xiiie siècle s'est faite sur la terrasse aménagée à flanc de tell, dans le massif ancien. La zone nouvellement construite resta toujours de dimensions réduites (de 30 à 40 m × 15 m). Les pièces, qui n'excèdent jamais 10 mètres carrés, témoignent certes de la modestie de cette architecture, mais celle-ci a néanmoins fourni un matériel considérable. Ce dernier constitue une source d'informations de premier ordre, en raison de son abondance et de son contexte stratigraphique très sûr. Les toitures et sommets de murs écroulés scellent, en effet, une couche de destruction. Ainsi, ont pu être retrouvés non seulement les poutres, mais aussi les nattes et roseaux utilisés pour la couverture.

Un matériel céramique complet

L'assemblage céramique recueilli est considérable. Depuis les jarres de stockage jusqu'aux petits vases de luxe, en passant par la vaisselle de cuisine et de table, tous les types de poterie semblent représentés.

Malgré l'abondance des occupations de toutes les périodes dans la région, en raison évidemment de la présence de l'Euphrate qui permet un approvisionnement en eau permanent, et de la latitude du nord de la Syrie dont le régime des pluies autorise une agriculture sans recours à l'irrigation, les établissements des xive et xiiie siècles sont rares. Un seul d'entre eux a été fouillé (Tell Bazi), également situé sur le bord de l'Euphrate, mais à une quarantaine de kilomètres au sud de Tell Shioukh Faouqāni. Malgré la persistance à travers les siècles de certaines formes céramiques, d'autres sont nouvelles et font donc de l'ensemble de poteries retrouvées à Tell Shioukh Faouqāni un assemblage de référence. Les décombres de cette architecture ne furent jamais réoccupés, si bien que tout le matériel est resté sur place.

La révélation de l'influence assyrienne

De nouvelles installations furent aménagées au-dessus de ces ruines, après une période d'abandon qui dura peut-être un siècle. Plus modestes encore que celles de la période précédente, elles sont constituées d'installations légères, comme l'indiquent les trous de poteau de dimètre réduit (moins de 15 cm souvent) repérés sur le sol. Les formes céramiques recueillies méritent une attention particulière car elles témoignent d'une influence assyrienne très forte . Pour cette période, la documentation textuelle fit penser que les Assyriens, s'ils avaient poussé leurs troupes jusqu'à l'Euphrate, ne s'étaient jamais établis dans la région de façon durable. Par conséquent, la présence de matériel fortement influencé par la culture[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : chargé de recherche au C.N.R.S., directeur de la mission archéologique de Tell Shioukh Faouqâni

Classification

Pour citer cet article

Luc BACHELOT. BURMARINA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Emplacement de la zone de sauvetage du barrage du Tishrin - crédits : Encyclopædia Universalis France

Emplacement de la zone de sauvetage du barrage du Tishrin

Zone de sauvetage du Tishrin, Syrie du Nord - crédits : Encyclopædia Universalis France

Zone de sauvetage du Tishrin, Syrie du Nord