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SAYÃO BIDÚ (1902-1999)

La soprano brésilienne Bidú Sayão – de son vrai nom Balduína de Oliveira Sayão – naît le 11 mai 1902 à Niterói (État de Rio de Janeiro). Elle commence son éducation musicale à Rio de Janeiro, mais part très tôt pour la Roumanie afin d'étudier le chant auprès de la mezzo-soprano et soprano roumaine Elena Theodorini ; c'est à Bucarest qu'elle fait, en 1920, ses premières apparitions publiques. Cependant, son véritable maître sera, de 1923 à 1925, à Vichy puis à Nice, le ténor polonais Jean De Reszké, un des plus grands de sa génération.

Bidú Sayão fait ses débuts sur une scène lyrique en 1926, au Teatro Municipal de Rio de Janeiro, dans le rôle de Rosine du Barbier de Séville de Rossini, qu'elle reprend en 1928 au Teatro Costanzi de Rome. Invitée par la Scala de Milan (Rosine, 1930), par l'Opéra de Paris (Gilda de Rigoletto, 1931), puis dans toute l'Amérique latine – en particulier par le Teatro Colón de Buenos Aires –, remarquée par Toscanini, elle est engagée par le Metropolitan Opera de New York pour y interpréter le rôle titre de Manon de Massenet, dans lequel elle triomphe le 13 février 1937, sous la direction de Maurice Abravanel. Le « Met » devient son port d'attache jusqu'en 1952. Elle y assume douze rôles différents en treize saisons, abordant avec un égal bonheur Mozart (Zerline de Don Giovanni, Suzanne des Noces de Figaro), Donizetti (Norina de Don Pasquale, Adina de L'Élixir d'amour), Gounod (Juliette de Roméo et Juliette), Verdi (Violetta de La Traviata), Puccini (Mimi de La Bohème), Debussy (Mélisande)... Bidú Sayão chante aussi à l'Opéra de San Francisco de 1946 à 1952 et donne de très nombreux récitals qui lui valent une immense popularité.

Heitor Villa-Lobos écrit pour elle la célèbre Bachiana Brasileira n0 5, pour soprano et un ensemble de huit violoncelles, et il la choisit comme soliste quand il dirige le premier enregistrement de l'œuvre, en 1945.

Bidú Sayão quitte la scène lyrique en 1954, mais continue à se produire en concert ; elle fait ses adieux en 1958, à Rio de Janeiro. Elle meurt le 12 mars 1999, à Lincolnville, dans le Maine (États-Unis), où elle s'était retirée.

Bidú Sayão alliait la maîtrise totale de la technique italienne du beau chant et la perfection de l'articulation qui faisait alors la gloire de l'école française. À l'opéra, la luminosité de son timbre, l'éclat de sa virtuosité et l'intensité de sa projection dramatique avaient peu d'équivalent. Elle chantait, sans accent, la mélodie française avec un goût très sûr, un sens affirmé du style et une très fine intelligence. Le Brésil et ses mélodies populaires, tour à tour nostalgiques et souriantes, avaient trouvé en elle la plus émue et la plus naturelle des interprètes. Dans le monde des sopranos coloratures où seule compte trop souvent la pureté de l'aigu, Bidú Sayão demeure, avec son élégance et sa passion, une exception.

— Pierre BRETON

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Pierre BRETON. SAYÃO BIDÚ (1902-1999) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )