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DE MORGAN AUGUSTUS (1806-1871)

Portrait d’Augustus De Morgan - crédits : John Jabez Edwin Mayall/Courtesy of University of California Libraries/Biodiversity Heritage Library

Portrait d’Augustus De Morgan

Augustus De Morgan est un mathématicien britannique, spécialiste de logique. Cinquième fils d'un officier de l'armée britannique en service en Inde au moment de sa naissance, il est né le 27 juin 1806 à Madurai dans le sud du pays (auj. État de Tamil Nadu). Il perd l'usage d'un œil dans sa prime enfance et passe sa jeunesse en Angleterre. Orphelin de père à l'âge de dix ans, il est admis au Trinity College de l'université de Cambridge en 1823. Bien que fidèle de l'Église anglicane à l’époque, il refuse de se soumettre à un test de théologie dont la réussite conditionne l'octroi du diplôme de maîtrise et ne peut donc concourir pour obtenir une bourse de thèse de l'Université. Par la suite, vers la fin des années 1830, il se déclarera athée. De retour à Londres, il étudie le droit. Sans avoir à son actif aucune publication en mathématiques, il devient en 1828 le premier professeur de mathématiques de la nouvelle London University (à ne pas confondre avec l’université de Londres créée dix ans plus tard). En 1830, il écrit les Éléments d'arithmétique qui seront plusieurs fois réédités. En 1838, il définit le concept d'induction mathématique. En 1842, De Morgan publie un traité de calcul intégral et différentiel dans lequel se trouve la première définition analytique précise du concept de limite introduit par Augustin Cauchy. Il y démontre une fameuse règle de convergence des séries infinies. En 1849, il présente dans son traité Trigonométrie et algèbre double une interprétation géométrique des nombres complexes qui suggère l'idée des quaternions. La contribution scientifique majeure de De Morgan concerne le domaine de la logique. Il parvient à étendre la puissance de la logique aristotélicienne en reformulant les assertions en termes mathématiques. Il invente pour cela des notations qui ouvrent la voie à la formulation moderne élaborée peu après par George Boole (1815-1864). En 1866, De Morgan est parmi les fondateurs de la Société mathématique de Londres dont il devient le premier président. Auteur prolifique, il écrit de nombreux articles pour la Penny Cyclopaedia, une encyclopédie publiée par la Société pour la diffusion des connaissances utiles, société dont De Morgan était un des membres les plus actifs.

Après plusieurs deuils, De Morgan entre dans une dépression profonde et meurt le 18 mars 1871 à Londres. En sa mémoire, la Société mathématique de Londres décerne, tous les trois ans depuis 1884, la médaille De Morgan à un mathématicien résidant au Royaume-Uni au 1er janvier de l'année de réception.

— Bernard PIRE

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau

Classification

Pour citer cet article

Bernard PIRE. DE MORGAN AUGUSTUS (1806-1871) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Portrait d’Augustus De Morgan - crédits : John Jabez Edwin Mayall/Courtesy of University of California Libraries/Biodiversity Heritage Library

Portrait d’Augustus De Morgan

Autres références

  • DE MORGAN MÉDAILLE

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 310 mots

    La médaille De Morgan est la principale récompense décernée par la société mathématique de Londres. Elle est nommée en mémoire du professeur Augustus De Morgan (1806-1871), mathématicien britannique qui fut cofondateur et le premier président de cette société savante. Elle est décernée tous...

  • INDE (Arts et culture) - Les mathématiques

    • Écrit par Agathe KELLER
    • 5 429 mots
    • 3 médias
    ...scientifiques modernes et « civiliser » de cette manière le sous-continent, on voit apparaître des traductions de textes mathématiques anglais – notamment ceux d’Augustus de Morgan (1806-1871), mathématicien et logicien – dans diverses langues du sous-continent indien. Pour une part, les pandits, savants traditionnels...
  • RÉELS NOMBRES

    • Écrit par Jean DHOMBRES
    • 14 916 mots
    Quelques auteurs, comme A. De Morgan et, de nos jours, N.  Bourbaki, ont voulu voir dans le domaine des raisons un domaine d'opérateurs agissant sur les grandeurs concernées : la raison de A à B, que l'on note A/B, agit sur la grandeur D afin de donner une grandeur C telle que A, B ; C, D soit une proportion....

Voir aussi