ART ET HUMANISME À FLORENCE AU TEMPS DE LAURENT LE MAGNIFIQUE, André Chastel Fiche de lecture

Interroger les liens entre iconographie et style artistique

André Chastel met en relief les spécificités florentines : connaissance des auteurs grecs, goût des fêtes à la mise en scène ingénieuse, mythe de l'âge d'or orchestré à la fois par conviction profonde de la mission florentine de « rénovation universelle » et par courtisanerie à l'égard du clan médicéen, coexistence et interaction d'une culture savante spéculative et d'une culture technique et empirique des « ateliers ». Certains thèmes sont privilégiés : thèmes bucoliques (Pan), fastueux et chrétiens (l'Épiphanie en relation avec la puissante Compagnie des Rois mages), figures de l'esprit et de la poésie (Pallas et les Muses), figures de la beauté et de l'amour, éléments clés de la « mystique » néo-platonicienne. André Chastel extrait des textes ficiniens les éléments d'une philosophie du beau et de l'art qui se diffusèrent dans la société florentine sous des formes dérivées : place centrale de l'homme dans un cosmos harmonieux et organique, bases mathématiques du beau comme préparation nécessaire de la matière afin qu'elle soit pénétrée du rayonnement de la splendeur divine, admiration pour l'antiquité classique comme âge d'or de l'épanouissement de l'homme, de l'art et de la cité, dignité égale du poète et de l'artiste à la sensibilité exacerbée et prophétique d'« enfants de Saturne », et amour de la beauté comme moteur de la sublimation des instincts humains.