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ARIWARA NO NARIHIRA (825-880)

Poète japonais, petit-fils d'empereurs par son père et par sa mère. On ne connaît guère de la vie de Narihira qu'une sèche récapitulation de son cursus honorum. Mais très tôt le personnage est entouré d'un halo légendaire qui fait de lui une sorte de héros de roman. L'Ise monogatari, compilation disparate de contes d'origines diverses, avait sans doute recueilli, dès le début du xe siècle, un certain nombre d'anecdotes relatives à ses aventures, amoureuses ou autres, authentiques ou inventées, si bien que l'on identifia « l'homme » anonyme de chacun des contes à Narihira, ce qui confirmait la réputation donjuanesque du poète. Le Kokin-shū à son tour retiendra un certain nombre de ses poèmes, précédés de brèves notices qui paraissent autant de résumés de l'Ise monogatari. Certains de ces épisodes seront constamment évoqués dans la littérature postérieure : ses amours avec l'impératrice dite de la Deuxième Avenue, avec une princesse prêtresse d'Ise, le récit de son voyage — peut-être un exil — dans les Marches orientales, contenant une description poétique de la lande sauvage qui deviendra le site de Tōkyō. Outre ces allusions innombrables dans les classiques, des romans et des pièces de théâtre (des , un drame de chikamatsu, un Kyōgen intitulé Narihira mochi, Les Galettes de Narihira) feront de lui un personnage populaire, qui inspirera également de nombreux peintres. Du poète cependant, une cinquantaine de tanka (31 syllabes) seulement semblent avoir été conservés, si l'on élimine les centaines qui lui auraient été attribués à tort. Mais quoi qu'en dise Ki no Tsurayuki dans sa préface du Kokin-shū (« Il débordait de sentiment, mais les paroles lui faisaient défaut »), la simplicité même de l'expression, qui déplaisait au savant lettré, en fait de purs joyaux et tout Japonais cultivé les savait par cœur pour les citer à bon escient.

— René SIEFFERT

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Écrit par

  • : professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales

Classification

Pour citer cet article

René SIEFFERT. ARIWARA NO NARIHIRA (825-880) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ISE MONOGATARI

    • Écrit par René SIEFFERT
    • 1 154 mots
    ...»), l'on en avait très tôt conclu qu'il s'agissait des aventures d'un seul et même personnage, à savoir l'auteur de la plupart des poèmes du recueil, Ariwara no Narihira (825-880), que l'on ne tarda pas à tenir pour l'auteur de l'ensemble. Quelques manuscrits lui donnent même pour titre : « Journal du...

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