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HELLADIQUE ARCHÉOLOGIE

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L'Helladique moyen (1950-1550 av. J.-C.)

Comme sur certains sites une destruction plus ou moins complète intervient à la fin de l'Helladique ancien II et que c'est à l'Helladique ancien III, non à l'Helladique moyen I, que se placent les principales innovations – diffusion des maisons à abside, de la céramique minyenne, du tour de potier, réapparition des sépultures dans l'habitat –, on y voit fréquemment l'indice de l'arrivée de nouveaux groupes humains, « Minyens » ou « Proto-Grecs », qui viendraient d'Anatolie. Mais on s'aperçoit aujourd'hui que la rupture n'a pas partout la même netteté, qu'en Grèce centrale les innovations lui sont en fait antérieures, et qu'en Laconie elles ne se manifestent pas même à l'Helladique ancien III.

La phase en tout cas est caractérisée par une céramique couverte de lignes incisées, dite « adriatique », et par des céramiques à décor peint lustré en sombre sur clair (nord-est du Péloponnèse) ou en clair sur sombre (Grèce centrale). À l'Helladique moyen I, la céramique « adriatique » se maintient et une nouvelle catégorie d'aspect métallique, le minyen gris, se développe ; mais les séries lustrées sont remplacées par de nouvelles séries à peinture mate (ou mattpainted), d'affinités cycladiques, et par les premières imitations de vases crétois du style de Kamarès. Puis le minyen se diversifie en minyen gris, noir et rouge, et il connaît son apogée au milieu de la période, en même temps que se répand le minyen jaune. La céramique à peinture mate, elle, s'enrichit de motifs curvilignes, puis figuratifs. L'Helladique moyen III, enfin, est marqué par la diversification des types de décors.

Si certains sites, dans le nord-est du Péloponnèse, sont abandonnés à la fin de l'Helladique ancien, la plupart, cependant, continuent à être occupés. Bien que leur superficie paraisse augmenter et qu'un mur d'enceinte les entoure parfois (Malthi, Kolonna), il ne s'agit jamais de véritables villes, mais encore de simples villages. La construction en brique prédomine désormais jusqu'en Macédoine et en Thrace. Les habitations, toujours modestes, ne sont jamais comparables aux bâtiments monumentaux de l'Helladique ancien II. Il s'agit le plus souvent de maisons simples, composées d'une à trois pièces ; le type absidal, apparu à l'Helladique ancien II, se répand à l'Helladique ancien III et se généralise à l'Helladique moyen, coexistant avec le type rectangulaire jusqu'à la fin de la période et parfois même au-delà.

Les pratiques funéraires subissent une modification inattendue. L'inhumation dans l'habitat, qui avait à peu près disparu, reparaît à l'Helladique ancien III et se généralise à l'Helladique moyen : au début, les tombes sont établies au-dessous et autour des maisons ; puis elles sont de plus en plus souvent regroupées dans des secteurs particuliers de l'habitat. C'est seulement à l'extrême fin de la période que l'on voit reparaître des cimetières à l'extérieur de l'habitat. Les tombes en fosse sont courantes, mais les tombes à ciste et les tombes maçonnées, bien connues dans les Cyclades, apparaissent sur le continent à côté d'elles.

L'usage des tumulus se répand à l'Helladique moyen en Grèce continentale, notamment en Messénie, en Argolide, en Attique et en Phocide. D'un diamètre de 10 à 20 m, ils servent à signaler – ou à isoler – l'emplacement d'une tombe de grandes dimensions (Thèbes, Kéos) ou, plus souvent, celui d'un groupe de tombes (Voïdokilia, Aphidna). On admet volontiers qu'ils sont réservés à des personnages importants, mais rien, dans les données archéologiques, ne permet de le prouver. Le mode de sépulture, dans tous les cas, est l'inhumation, parfois[...]

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René TREUIL. HELLADIQUE ARCHÉOLOGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

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Masque dit d’Agamemnon - crédits : Bridgeman Images

Masque dit d’Agamemnon

Autres références

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