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MANN ANTHONY (1907-1967)

Proche de celle d'un Lloyd Bacon, d'un Seiler, d'un Roy del Ruth ou d'un Butler avant la guerre, la carrière de Mann, commencée en 1942, semblait vouée au thriller, à la comédie ou au film historique à petit budget. C'est pourtant dans le western, à partir de 1950, que Mann révèle son génie. La Porte du diable (Devil's Doorway, 1950) ouvre un cycle de westerns, une dizaine au total, qui sont autant de chefs-d'œuvre : Les Furies (1950, transposition de L'Idiot de Dostoïevski dans l'Ouest américain), Winchester 73 (1950), Les Affameurs (Bend of the River, 1952), L'Appât (The Naked Spur, 1953), Je suis un aventurier (The Far Country, 1955), L'Homme de la plaine (The Man from Laramie, 1955), La Charge des Tuniques bleues (The Last Frontier, 1956), Du sang dans le désert (The Tin Star, 1957), L'Homme de l'Ouest (The Man of the West, 1958). D'admirables acteurs (James Stewart, Henry Fonda, Gary Cooper), d'excellents scénaristes (Borden Chase, Philip Yordan), une remarquable utilisation des décors naturels caractérisent ces westerns. Période exceptionnelle pour le genre : Daves, Sturges, Boetticher, Parish, De Toth font éclater les vieilles recettes, et même les petits maîtres (Huggins, Horner, Warren, Bartlett, Burt Kennedy) sous l'influence de Mann ont du talent. Cet essor se brise après 1960. Pour lutter contre la concurrence de la télévision, Hollywood se lance dans la superproduction. Comme Ray, Mann y perd son talent : Cimarron (1960), Le Cid (1961), La Chute de l'Empire romain (The Fall of the Roman Empire, 1963) sont autant d'échecs. Mann meurt pendant le tournage d'un film d'espionnage en 1967. Il reste dans l'histoire du cinéma comme le principal artisan du renouveau du western vers 1950.

— Jean TULARD

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Jean TULARD. MANN ANTHONY (1907-1967) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • STEWART JAMES (1908-1997)

    • Écrit par N.T. BINH
    • 994 mots
    • 2 médias

    Maigre, extraverti, adolescent attardé, souvent bafouillant et gesticulant, James Stewart ne correspondait pas à l'idée préconçue du séducteur hollywoodien, ni même du bon comédien. Il fut pourtant adulé par la critique autant que par le public, et Kim Novak le désigna comme son partenaire « le plus...

Voir aussi