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ANIMAUX MODÈLES, biologie

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Méthodes substitutives in vitro aux modèles animaux 

Malgré la réglementation très stricte et contrôlée du recours aux animaux en recherche, leur utilisation reste très contestée par les non-scientifiques. L’usage de modèles animaux restera nécessaire longtemps encore mais, dans le but de réduire encore leur utilisation, les scientifiques mettent au point de plus en plus d’outils in vitro pour étudier les mécanismes cellulaires et moléculaires, normaux comme pathologiques, et ainsi chercher de nouvelles solutions thérapeutiques. Ces approches novatrices reposent sur différentes techniques de culture de cellules in vitro. De la culture bidimensionnelle de cellules à celle de cellules en agrégats tridimensionnels, en passant par les puces microfluidiques, chacune de ces techniques offre des avantages et des inconvénients à prendre en compte selon la question scientifique posée.

Les lignées cellulaires adhérentes

Depuis de nombreuses décennies – la première mise en culture au long terme de cellules animales remonte à 1912 –, les scientifiques utilisent en routine des lignées cellulaires, cellules dites « immortelles », leur culture – division cellulaire in vitro – pouvant s’effectuer indéfiniment tant qu’elles sont en présence d’oxygène et d’un milieu nutritif. Ces cellules peuvent avoir été « immortalisées » de manière naturelle, telles les cellules cancéreuses, ou avoir été génétiquement modifiées – par l’introduction de gènes permettant à ces cellules de proliférer de manière illimitée. Cultivées dans des conditions dites adhérentes, ces cellules vont former un tapis cellulaire en 2D sur le fond du récipient où elles se trouvent (boîte de Pétri, flasque, etc.). Ces lignées cellulaires ont l’avantage d’être commercialisées, facilement cultivables et peu coûteuses. Ce type de culture a permis de caractériser les cellules in vitro et de fournir des informations sur la fonction des différents organes, sans avoir recours aux animaux. De plus, elles ont permis de déterminer certains effets de l’environnement (UV, pesticides, pollution, fumée de cigarette…), de la nourriture et d’agents pathogènes (bactéries, virus…) sur les cellules de la peau, du poumon, du cerveau, du foie ou encore de l’intestin. Manipuler les gènes au sein de ces cellules ou utiliser des lignées cellulaires issues d’animaux ou de patients malades a conduit à identifier certains mécanismes pathologiques d’affections neurologiques (maladies d’Alzheimer et de Parkinson), de cancers, ou encore de maladies métaboliques (diabète de type 2, maladies cardiovasculaires). Enfin, ces lignées cellulaires sont souvent utilisées dans les études pharmacologiques (tests et découverte de nouveaux médicaments).

Bien que cette stratégie soit très avantageuse, il est important de noter qu’au fil des divisions cellulaires ces lignées de cellules s’écartent progressivement des caractéristiques de la souche mère. Ainsi, en fonction des conditions de culture, du nombre de divisions et de l’accumulation de mutations génétiques aléatoires au cours du temps, une même lignée d’origine pourra évoluer de façon différente selon les laboratoires, ce qui amènera à des problèmes de reproductibilité des résultats. Par ailleurs, ce type de culture cellulaire ne reflète pas toute la physiologie du tissu, qu’il soit sain ou pathologique. Les tissus sont en effet des associations de cellules de types différents, associés selon une organisation topologique précise.

La culture de cellule en trois dimensions

La culture de cellule en 3D est une méthode physiologiquement pertinente avec un fort potentiel clinique. Ce type de culture récapitule de nombreuses caractéristiques de l’in vivo, telles que la morphologie, les interactions entre cellules, la polarité cellulaire, l’expression des gènes et l’architecture du tissu d’origine. Il existe[...]

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Écrit par

  • : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
  • : docteure, postdoctorante, Kennedy Institute, Oxford University, Oxford (Royaume-uni)

Classification

Pour citer cet article

Gabriel GACHELIN et Emmanuelle SIDOT. ANIMAUX MODÈLES, biologie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 15/12/2023

Médias

Tatou à neuf bandes - crédits : K. Thornsley/ NASA

Tatou à neuf bandes

Xénope du Cap - crédits : T. Vinckers

Xénope du Cap

Structure d’un sphéroïde multicellulaire tumoral - crédits : Encyclopædia Universalis France

Structure d’un sphéroïde multicellulaire tumoral

Autres références

  • TÉRATOMES ET TÉRATOCARCINOMES

    • Écrit par
    • 1 087 mots
    • 1 média
    ...elles qui servent à construire des souris dans lesquelles tel gène a été inactivé avec une grande précision et non pas au hasard comme dans la mutagenèse. Ces souris sont d'importants modèles animaux de maladies humaines et de manière générale sont devenues des outils fondamentaux en biologie expérimentale....