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KHOMIAKOV ALEXEÏ STEPANOVITCH (1804-1860)

Un traditionalisme novateur

Comme les autres slavophiles, Khomiakov idéalise les formes communautaires et patriarcales qui subsistent dans la paysannerie et la noblesse russes ; purifiées, pense-t-il, elles devraient permettre de réaliser la sobornost' dans la vie sociale. La source du pouvoir se trouve chez le peuple ; mais l'exercice politique de ce pouvoir est un péché ; aussi le peuple le confie-t-il au tsar comme un fardeau sacrificiel, pour se consacrer lui-même à la vraie liberté, sociale et spirituelle.

Khomiakov connaît les misères de la Russie, « pays d'injustice infamante, marqué au fer de l'esclavage ». Son traditionalisme slave est novateur : il lutte contre l'injustice ; et les réformes d'Alexandre II lui doivent beaucoup.

Seule une tradition créatrice permettrait à la Russie, au service de l'Orthodoxie, de « dire le mystère de la sainte liberté ». Pour Khomiakov, en effet, deux principes s'affrontent dans l'histoire, qu'il appelle symboliquement l'iranisme et le kouchitisme, du nom biblique d'un pays mystérieux : Kouch. L'iranisme est le principe de la liberté spirituelle, sans cesse menacé par les deux pôles du kouchitisme, le panthéisme et le matérialisme. L'histoire est ainsi celle de la foi, acceptée, refusée, recherchée ou caricaturée.

— Olivier CLÉMENT

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, professeur à l'Institut Saint-Serge de Paris

Classification

Pour citer cet article

Olivier CLÉMENT. KHOMIAKOV ALEXEÏ STEPANOVITCH (1804-1860) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • SLAVOPHILES

    • Écrit par Daria OLIVIER
    • 1 216 mots

    Important courant de pensée sociale et politique russe, entre les années 1840 et 1860, le mouvement des slavophiles naît d'une querelle historique avec les occidentalistes. Ce terme d'occidentalistes (à l'origine un sobriquet) est toujours couplé avec celui de slavophiles, mais tous deux sont arbitraires...

Voir aussi