KIVI ALEKSIS (1834-1872)
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Lorsque la Finlande, au sortir de longs siècles de tutelle, accède enfin à une relative indépendance au xixe siècle, son premier soin est de retrouver sa personnalité : le Kalevala d'Elias Lönnrot la lui révèle ; son second souci est de se doter d'une littérature nationale qui impose au monde l'image originale de ce petit peuple exceptionnel : ce sera l'œuvre du romancier et dramaturge Aleksis Kivi. Une destinée pitoyable d'« écrivain maudit » ne l'a pas empêché de donner à son pays, avec le roman Les Sept Frères, son œuvre la plus originale et la plus significative.
Grandeur et misère de Kivi
Aleksis Stenvall, qui prendra plus tard le pseudonyme plus finnois de Kivi, est né à Nurmijärvi. Il sort d'un milieu populaire ; son père est tailleur du village, et la famille est nombreuse. Aleksis connaît une enfance difficile, dans la gêne et l'incompréhension. Il ne peut entreprendre des études secondaires que tardivement : il passe le baccalauréat en 1857 et tente ensuite de faire des études à l'université d'Helsinki ; ses maigres ressources, une santé précaire, qui ira se dégradant rapidement et que compromet en outre un penchant marqué à l'ivrognerie, l'en empêchent ; il vit d'expédients, taciturne, solitaire, harcelé par ses créanciers, toujours plus ou moins aux crochets des uns et des autres.
Pourtant, semi-autodidacte, conscient de son génie, il compose fiévreusement, lit avec passion la Bible, Homère, Cervantès, Dante et, bien entendu, le Kalevala. Sa première production notoire, Kullervo, un drame (1864), s'inspire directement des chants et du héros les plus tragiques de l'épopée finnoise. Il ne l'imitera plus directement, mais restera toujours fidèle à son esprit. Cependant, il est plus à son aise dans Nummisuutarit (Les Cordonniers du village, autre essai théâtral de la même année), car il y fait évoluer les personnages qu'il connaît et qu'il aime le mieux, ces paysans à la tête dure et au sang chaud qu'il dépeint avec un humour malicieux, un sens de la couleur locale, en même temps [...]
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Écrit par :
- Régis BOYER : professeur émérite (langues, littératures et civilisation scandinaves) à l'université de Paris-IV-Sorbonne
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Dans le chapitre « Les vagues romantiques » : […] Parce que le tsar Alexandre I er était libéral, que l'heure était à l'éveil des nationalités, que les Russes ne s'implantèrent jamais en Finlande aussi profondément que les Suédois, le nationalisme finnois put s'exprimer. Autour de l'université de Turku se rassemblent les partisans de l'indépendance : A. Arwidsson, Johan Linsén, Johan Tengström, Axel Gabriel Sjöström, dont les cœurs sont finland […] Lire la suite
Pour citer l’article
Régis BOYER, « KIVI ALEKSIS - (1834-1872) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 02 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/aleksis-kivi/