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SARRAUT ALBERT (1872-1962)

Frère de Maurice Sarraut, directeur de La Dépêche de Toulouse, avocat, député de l'Aude de 1902 à 1924, puis sénateur de 1926 à 1940. Radical-socialiste, il débute sous Sarrien. En 1907, il démissionne du cabinet Clemenceau, où il était sous-secrétaire d'État à l'Intérieur, par solidarité avec les viticulteurs du Midi en grève. Spécialiste des questions d'outre-mer, il est gouverneur général de l'Indochine, de 1911 à 1914 et de 1916 à 1919, et se fait remarquer pour son administration libérale. Il sera plusieurs fois ministre des Colonies, de 1920 à 1924, puis en 1932. Avec Poincaré, il devient ministre de l'Intérieur de 1926 à 1928. Ayant assuré sa première présidence du Conseil en octobre et novembre 1933, il redevient ministre de l'Intérieur du cabinet d'Union nationale de Doumergue (1934), mais démissionne après l'assassinat d'Alexandre Ier de Yougoslavie et de Barthou à Marseille le 9 octobre. Le 24 janvier 1936, revenu à la tête du gouvernement, il fait ratifier le traité d'assistance mutuelle franco-soviétique dont Hitler prend prétexte pour réoccuper la Rhénanie, sans que le gouvernement français soit en mesure de réagir. À l'intérieur, il dissout les ligues d'extrême droite. Il démissionne au lendemain du succès du Front populaire. Albert Sarraut fait encore partie de divers gouvernements qui se succèdent jusqu'à la fin de la IIIe République. Dans le cabinet Reynaud de 1940, il occupe le poste de ministre de l'Éducation nationale jusqu'au 5 juin. En 1944, il est arrêté par les Allemands et déporté jusqu'en 1945. En 1947, il est membre de l'Assemblée de l'Union française dont il exerce la présidence de 1949 à 1958.

— Armel MARIN

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Écrit par

  • : metteur en scène, conseiller en éducation populaire et techniques d'expression

Classification

Pour citer cet article

Armel MARIN. SARRAUT ALBERT (1872-1962) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • GUERRE MONDIALE (PREMIÈRE) - Le rôle des colonies

    • Écrit par Laurent DORNEL
    • 5 247 mots
    • 3 médias
    ...assouplissements pour les Algériens musulmans, les années 1920 sont partout celles d’une vigoureuse reprise en main par la France. Immédiatement après la guerre, le « parti colonial », par la voixd’Albert Sarraut, propose d’ailleurs une intensification de la « mise en valeur » des colonies.
  • TROISIÈME RÉPUBLIQUE

    • Écrit par Louis GIRARD
    • 14 493 mots
    • 33 médias
    ...lutte des partis influençait la conduite de l'action diplomatique. En janvier 1936, Laval dut démissionner. Un cabinet de transition fut constitué par Albert Sarraut pour attendre les élections. Le 7 mars 1936, Hitler réoccupait la zone démilitarisée. Le gouvernement, le commandement, freinés par l'Angleterre,...
  • VIETNAM

    • Écrit par Philippe DEVILLERS, Universalis, Pierre-Bernard LAFONT, NGUYÊN TRÂN HUÂN, Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS, Matthieu SALOMON, Stéphanie SOUHAITÉ, Christian TAILLARD
    • 46 746 mots
    • 40 médias
    Ces troubles de 1908 conduisent Paris à réviser sa politique indochinoise. En 1911, un nouveau gouverneur-général, Albert Sarraut, est nommé, qui va appliquer une politique dite d'« association ». L'administration est réformée et de nombreux abus réprimés. L'instruction publique reçoit un puissant...