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AI WEIWEI (1957- )

<em>So Sorry</em>, Ai Weiwei - crédits : Miguel Villagran/ Getty Images Entertainment/ AFP

So Sorry, Ai Weiwei

Artiste contestataire chinois, Ai Weiwei est l'auteur d'une œuvre aux multiples facettes, allant des installations sculpturales aux projets architecturaux en passant par la photographie et la vidéo. Salué par la critique internationale, il subit dans son pays diverses formes de répression, les autorités chinoises n'appréciant guère la dimension souvent provocatrice et subversive de son art, ni son activisme politique.

Fils du poète Ai Qing (1910-1996), Ai Weiwei naît le 18 mai 1957 à Pékin (Beijing). Peu après sa naissance, alors que la révolution culturelle a commencé, le régime communiste accuse son père d'être droitiste. Toute la famille est exilée dans des contrées reculées – d'abord dans la province du Heilongjiang, dans le nord-est du pays, puis dans la région autonome du Xinjiang, au nord-ouest – ; elle ne sera autorisée à revenir dans la capitale qu'en 1976, à la fin de la révolution culturelle. Ai Weiwei se passionne tôt pour l'art et mène des études à l'école de cinéma de Pékin. En 1978, il fait parti du groupe artistique d'avant-garde Xing Xing (« Les Étoiles »), qui rejette le réalisme socialiste chinois et prône l'individualisation et l'expérimentation artistique. Désireux d'échapper aux contraintes imposées par la société chinoise, il s'installe en 1981 à New York, où il fréquente la Parsons School of Design (aujourd'hui rattachée à la New School). Dans un premier temps, il se consacre à la peinture, puis s'oriente rapidement vers la sculpture. Il produit alors des œuvres inspirées par les ready-made de Marcel Duchamp : un cintre en fil de fer tordu pour représenter le profil de Duchamp ; un violon dont il remplace le manche par celui d'une pelle.

Un témoin du capitalisme chinois

Quand son père tombe malade en 1993, Ai Weiwei rentre à Pékin. Prenant conscience des tensions qui existent entre une Chine qui se modernise rapidement et son héritage culturel, il crée des œuvres qui transforment de manière irrémédiable des objets d'art chinois vieux de plusieurs siècles : il peint par exemple le logo de la firme Coca-Cola sur une urne de la dynastie Han (1994), ou casse des meubles des époques Ming et Qing pour les recomposer selon diverses configurations non fonctionnelles. Entre 1994 et 1997, Ai Weiwei collabore à trois ouvrages qui présentent l'art chinois d'avant-garde ; publiés en dehors des canaux officiels, ils deviennent emblématiques de la communauté artistique underground en Chine. Ai Weiwei se fait remarquer en 2000 lorsqu'il organise, en marge de la biennale de Shanghai, l'exposition Fuck off autour de photographies délibérément scandaleuses. Après avoir construit son propre studio de cinéma à la périphérie de Pékin en 1999, il se tourne vers l'architecture et ouvre son premier atelier à Caochangdi. Quatre ans plus tard, il fonde le cabinet Fake Design afin de mener à bien ses projets architecturaux, qui mettent l'accent sur la simplicité des volumes en utilisant des matériaux courants. En 2003, il participe avec les architectes suisses Herzog et de Meuron à la conception du stade olympique (surnommé le « nid d'oiseau ») à Pékin.

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Pour citer cet article

John M. CUNNINGHAM. AI WEIWEI (1957- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<em>So Sorry</em>, Ai Weiwei - crédits : Miguel Villagran/ Getty Images Entertainment/ AFP

So Sorry, Ai Weiwei

Autres références

  • CHINOISE CIVILISATION - Les arts

    • Écrit par Corinne DEBAINE-FRANCFORT, Daisy LION-GOLDSCHMIDT, Michel NURIDSANY, Madeleine PAUL-DAVID, Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS, Pierre RYCKMANS, Alain THOTE
    • 54 368 mots
    • 37 médias
    Ai Weiwei (né en 1957) et Huang Rui (né en 1952) sont perçus comme des provocateurs. Ce sont des opposants. Le premier est un adepte des coups d'éclat. Courageux, voire téméraire, il dénonce ouvertement via Internet, ce que cherche à cacher le régime. D'autre part, entouré de nombreux collaborateurs,...

Voir aussi