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ABSOLUTISME

Absolutisme, dictature et totalitarisme

Peut-on assimiler les gouvernements dictatoriaux et les conceptions totalitaires du xxe siècle à l'absolutisme ? On reconnaîtra sans difficulté que ces pouvoirs présentent souvent les quatre caractères de l'absolutisme, et à ce titre ils peuvent être qualifiés par ce terme. Mais les différences sont considérables. Tout d'abord en ce qui concerne les moyens d'action, caractéristique première des régimes totalitaires du xxe siècle. Moyens énormes qui leur permettent d'agir sur l'ensemble de la nation et sur chaque citoyen avec le maximum d'efficacité, dans les domaines économiques et psychologique aussi bien que politique ou policier. Mais cela ne suffit pas à soi seul, car on peut considérer qu'il n'y a qu'une différence quantitative par comparaison aux faits du passé. Quatre traits au contraire apparaissent vraiment spécifiques de ces régimes par rapport à l'absolutisme : l'accession au pouvoir qui s'effectue au travers d'une révolution ou d'un coup d'État ; l'importance d'un appareil nouveau, le parti, qui distingue radicalement ces régimes de tout ce qui les a précédés ; l'usage de la terreur, alors que, même au xviie siècle, le prince absolu se devait d'être clément et d'user plutôt du prestige ; enfin le militarisme qui n'a jamais été une préoccupation centrale de l'absolutisme, même chez Frédéric II.

— Jacques ELLUL

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Bordeaux-I, membre de l'Académie de Bordeaux

Classification

Pour citer cet article

Jacques ELLUL. ABSOLUTISME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AUTRICHE

    • Écrit par Roger BAUER, Jean BÉRENGER, Annie DELOBEZ, Universalis, Christophe GAUCHON, Félix KREISSLER, Paul PASTEUR
    • 34 125 mots
    • 21 médias
    – Le néo-absolutisme : avec l'aide de l'armée et de la police, Schwarzenberg établit en effet un régime tel qu'il n'avait jamais existé dans la monarchie. Les vieilles institutions locales ayant été abolies, le gouvernement central ne rencontra plus aucun obstacle. Ce néo-absolutisme dont avait rêvé...
  • BODIN JEAN (1529-1596)

    • Écrit par Pierre MESNARD
    • 4 649 mots
    • 1 média
    Historiquement, cette thèse a d'abord été soutenue, et le fait est assez curieux, par les propres théoriciens de l'absolutisme. José Antonio Maravall a excellemment montré que toute la philosophie politique espagnole du xviie siècle n'est qu'un long duel entre l'influence de Bodin et celle de Machiavel....
  • BOSSUET JACQUES BÉNIGNE (1627-1704)

    • Écrit par Universalis, Jacques TRUCHET
    • 3 921 mots
    • 1 média
    ...circonstances, l'occasion de conseiller le roi. Il serait donc erroné de lui imputer – en dehors de l'affaire gallicane – un grand rôle politique. En revanche, il fait, en ce domaine, figure de théoricien, etsa Politique reste l'un des ouvrages les plus représentatifs de l'absolutisme français.
  • BOURBONS

    • Écrit par Yves DURAND
    • 6 456 mots
    • 1 média
    ...majesté royale en France, 1597). Cette hiérarchie culmine à Dieu dans l'ordre surnaturel et à la personne royale dans la société terrestre. Monarchie absolue ne signifie d'ailleurs pas despotisme. Bien au contraire. La France possède une « monarchie royale » où le souverain n'a pas la propriété...
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Voir aussi