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ZOÏDOGAMIE

Terme désignant, chez les végétaux, un mode particulier de fécondation, où les gamètes mâles sont mobiles grâce à des flagelles, ressemblent beaucoup aux spermatozoïdes des animaux, et nagent dans un milieu liquide à la rencontre des gamètes femelles. La zoïdogamie existe chez les bryophytes (mousses, sphaignes, hépatiques), où les organes mâles (ou anthéridies), situés au sommet de tiges feuillées, produisent des spermatozoïdes à noyau spiralé et à deux flagelles, nageant, à travers le film d'eau ou de rosée recouvrant ces plantes, vers l'oosphère ou gamète femelle ; cette oosphère est contenue dans l'archégone qui produit, chez les mousses, un mucilage sucré attirant à distance les spermatozoïdes (sensibles à des concentrations en saccharose aussi faibles qu'un cent-millième). On trouve aussi la zoïdogamie chez les fougères et les plantes voisines, dont les spermatozoïdes à noyau spiralé ont une dizaine de flagelles, et sont aussi attirés vers l'oosphère, à travers la rosée recouvrant le prothalle, par des sécrétions du col de l'archégone (la substance active est ici un acide organique qui varie selon les groupes). La zoïdogamie demeure le mode de fécondation des gymnospermes inférieures, qu'on appelle aussi zoïdogames ou natrices, et en marque le caractère archaïque parmi les plantes à graines. Chez une gymnosperme inférieure, telle que le cycas ou le ginkgo, les grains de pollen, transportés par le vent sur les ovules, y germent dans la chambre pollinique, donnant un tube pollinique, dont le gros noyau reproducteur engendre deux spermatozoïdes ; ces derniers, en forme de poires microscopiques, sont garnis de longues bandelettes de cils, et nagent vers les oosphères dont l'une, fécondée, donne un embryon. Il est à remarquer que leur trajet aquatique est très réduit par rapport au parcours exigé des spermatozoïdes de fougères ou de bryophytes, et, d'autre part, que le tube pollinique représente un dispositif nouveau dans l'évolution des végétaux supérieurs. L'étape suivante est franchie avec les gymnospermes supérieures, telles que les conifères, où la zoïdogamie est remplacée par la siphonogamie : ce mode de fécondation par le seul tube pollinique est constant chez toutes les angiospermes ou plantes à fleurs.

— Jacques DAUTA

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jacques DAUTA. ZOÏDOGAMIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • GYMNOSPERMES

    • Écrit par Sophie NADOT, Hervé SAUQUET
    • 4 001 mots
    • 7 médias
    ...tube pollinique qui achemine deux gamètes mâles, appelés anthérozoïdes, jusqu’à l’oosphère – gamète femelle –, comme chez les Angiospermes), soit par zoïdogamie (le grain de pollen développe un tube pollinique partiel, puis libère les anthérozoïdes dans un liquide sécrété par les structures reproductrices...
  • LYCOPHYTES

    • Écrit par Jean-Yves DUBUISSON, Sabine HENNEQUIN
    • 3 418 mots
    • 7 médias
    ...diploïde (diplophase) et un gamétophyte haploïde (haplophase). Chez les Lycophytes, les deux générations sont indépendantes, ou autonomes, mais le gamétophyte est réduit par rapport au sporophyte. La fécondation est ditezoïdogame car elle fait intervenir un gamète (le spermatozoïde) flagellé et nageur.
  • MONILOPHYTES ou POLYPODIOPHYTES

    • Écrit par Jean-Yves DUBUISSON, Sabine HENNEQUIN
    • 6 495 mots
    • 14 médias
    ...générations sont indépendantes, ou autonomes, mais le gamétophyte est toujours réduit par rapport au sporophyte, en taille et en durée de vie (on dit que le cycle est à diplophase dominante). La fécondation est ditezoïdogame car elle fait intervenir un gamète (le spermatozoïde) flagellé et nageur.

Voir aussi