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USINES DU MOUVEMENT MODERNE (PROJETS ET RÉALISATIONS) (repères chronologiques)

1901-1904 Cité industrielle, Tony Garnier (projet théorique). L'usine principale de la Cité industrielle, qui est aussi sa raison d'être, est une usine métallurgique, formée essentiellement de hauts-fourneaux. Elle est desservie par une gare ferroviaire et une gare d'eau, et les différents bâtiments sont séparés par des avenues plantées d'arbres en quinconce.

1909 Usine de turbines de l'Allgemeine Elektricitäts-Gessellschaft (AEG), Berlin, Peter Behrens. Conseiller artistique de l'AEG depuis 1907, Peter Behrens conçoit cette usine comme un monument, mais avec des matériaux modernes (verre et acier) et une très grande simplicité formelle. Il construit également, pour l'AEG, l'usine à haute tension de Berlin (1910).

1911 Usine Fagus, Alfeld an der Leine, Allemagne, Walter Gropius. Deux ans après Behrens, chez qui il a travaillé, Gropius rompt avec la tradition en concevant une façade de verre qui ouvre l'espace de l'usine sur l'extérieur.

1913 Città Nuova, Antonio Sant'Elia (projet théorique). En 1913, Sant'Elia (1888-1916) entame l'étude de la Città Nuova, ensemble de dessins représentant une métropole utopique. Comme tous les autres bâtiments, la centrale électrique (dessinée en 1914) affecte les formes dynamiques et élancées de l'esthétique futuriste, tout en paraissant plus crédible que certains immeubles projetés par l'architecte.

1914 Usine modèle de l'exposition du Deutscher Werkbund de Cologne, Walter Gropius et Adolf Meyer. Dans cet ensemble de bâtiments éphémères, les architectes associent références monumentales et innovations formelles : si les cages d'escalier vitrées rappellent l'usine Fagus, la façade principale est plus proche du classicisme de Behrens.

1917 Usine d'appareils optiques, Erich Mendelsohn (projet théorique). Anticipant la tour Einstein (1920-1922), ce projet fait l'objet de plusieurs petits dessins exécutés par Mendelsohn en 1917. Posées sur un socle, les deux tours sont la métaphore de deux orbites grandes ouvertes.

1924 Verrerie de l'Usine rouge de la Ford Motor Compagny, Daerborn (Michigan), Albert Kahn. Précurseur dans le domaine de l'architecture industrielle, Albert Kahn (1868-1948) est l'auteur de plusieurs dizaines d'usines aux États-Unis. L'architecte s'y montre avant tout soucieux de répondre efficacement et sobrement aux nécessités du programme.

1930 Fabrique de tabac Van Nelle, Rotterdam, Johannes Brinkman, Leendert Cornelius Van der Vlugt et Mart Stam. La rationalité dans la gestion du programme et la sobre précision de la construction font de cette usine l'un des bâtiments les plus importants du Mouvement moderne. La façade entièrement vitrée du bâtiment principal pousse encore plus loin l'esthétique de la transparence inaugurée par Walter Gropius.

1931 Centrale thermique Arrighi, Vitry-sur-Seine, Georges-Henri Pingusson (détruite en 1991). Pingusson (1894-1978) achève seul ce projet, conçu à partir de 1925 avec son associé Paul Furiet (décédé en 1930), qui consiste avant tout à dessiner les façades des principaux bâtiments et à concevoir une ligne graphique pour le commanditaire, l'Union d'électricité. La salle des machines deviendra le prototype de la centrale moderne.

1937 Usine de pâte à papier Ahlström, Sunila (Finlande), Alvar Aalto. Alvar Aalto a conçu cet ensemble en bordure de la mer Baltique, en fonction du paysage dans lequel il s'inscrit. Le long bâtiment blanc au bord de l'eau assure la transition entre la planéité de la surface de la mer et la verticalité du bâtiment de brique et de sa cheminée. Aalto a également construit les logements des ouvriers.

— Simon TEXIER

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Écrit par

  • : professeur, université de Picardie Jules-Verne

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Pour citer cet article

Simon TEXIER. USINES DU MOUVEMENT MODERNE (PROJETS ET RÉALISATIONS) - (repères chronologiques) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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