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SUISSE

Nom officiel

Confédération suisse (CH)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Viola Amherd (depuis le 1er janvier 2024)

      Capitale

      Berne 1

        Langues officielles

        Allemand, français, italien (le romanche est une langue officielle localement)

          Unité monétaire

          Franc suisse (CHF)

            Population (estim.) 8 932 000 (2024)
              Superficie 41 291 km²

                Histoire

                Des origines à la naissance de la Confédération

                L'occupation du sol commence à la fin du Paléolithique ancien (50000-8000 av. J.-C.), dans les grottes et abris sous roche des parties non englacées du Jura et des Alpes. Au fur et à mesure de la fonte des glaciers, les chasseurs de la fin du Paléolithique et les pêcheurs du Mésolithique (8000-3000 av. J.-C.) remontent les vallées du Moyen Pays et abordent la montagne. La densité augmente avec les civilisations agricoles du Néolithique (3000-1800 av. J.-C.) dont les groupes de cultivateurs et d'éleveurs fondent les premiers villages. L'âge du bronze (1800-750 av. J.-C.) coïncide avec un adoucissement du climat qui permet l'épanouissement des palafittes (cités lacustres) et le peuplement des Alpes. Des échanges étendus se nouent avec des régions lointaines. Aux xiiie et xiie siècles apparaissent, venus de l'est, l'incinération funéraire, le char, le cheval de trait. L'âge du fer (1750 av. J.-C.-début de l'ère chrétienne) est brillamment représenté en Suisse par les époques de Hallstatt et surtout le deuxième âge de La Tène (près du lac de Neuchâtel). Le mobilier des tombes princières atteste des relations avec les grandes civilisations méditerranéennes. Dès le ve siècle avant J.-C., des tribus celtiques sont installées. Les Helvètes et les Rauraques du Jura et du plateau fondent des villages et des oppidums fortifiés. Ils adoptent l'écriture et la monnaie, tandis que les Rhètes des Alpes orientales pratiquent dans leurs hameaux l'économie pastorale.

                Du début de l'ère chrétienne au commencement du ve siècle, la romanisation marque profondément la Suisse. En 58 avant J.-C., César arrête, à Bibracte, la migration des Helvètes vers le Sud. Il les refoule dans leur région d'origine qui est, à cause des cols entre l'Italie et les vallées du Rhône et du Rhin (Grand-Saint-Bernard, Splügen), un élément de liaison essentiel dans l'organisation du monde romain. L'Helvétie ne forme pas une circonscription propre, mais elle est partagée entre les diverses provinces (au ier siècle : Belgique, Rhétie et Narbonnaise ; aux iie et iiie siècles : Germanie supérieure, Narbonnaise, Alpes Grées et Pennines ; aux ive et ve siècles : Rhétie I, Grées et Pennines, Viennoise). La romanisation des Celtes indigènes se manifeste dans leur langage et dans leur genre de vie. Des domaines ruraux se créent, à l'intérieur du réseau de communication, dont les nœuds sont des camps militaires, comme Vindonissa (Windisch, en Argovie), ou les chefs-lieux des principales colonies que sont Augusta Raurica (Augst), Julia Equestris (Nyon), Aventicum (Avenches), Octodurus (Martigny), Curia (Coire). Mais, dès le iiie siècle, la prospérité est menacée par les premières incursions germaniques, et la Suisse devient une zone frontière de l'Empire, sur la défensive.

                400 à 500. Royaumes barbares - crédits : Encyclopædia Universalis France

                400 à 500. Royaumes barbares

                La grande migration des peuples barbares est un tournant capital dans le destin helvétique. À l'unification administrative, économique et culturelle de la période romaine succèdent les particularismes ethniques, linguistiques et territoriaux qui demeurent à la base de la Confédération. Les modalités de la germanisation sont différentes selon les régions. Elle est profonde au nord-est, avec les vagues successives des Alamans. Les traces de la romanisation sont effacées au profit d'un nouveau paysage humain, caractérisé par l'habitat dispersé, la maison de bois, l'élevage et l'essartage des forêts. La pénétration fut intense sur le plateau et dans les Préalpes, plus sporadique dans les Alpes centrales, et surtout en Rhétie, où se maintinrent des idiomes latins, le romanche et le ladin. Peu à peu, et jusqu'au ixe siècle, les Alamans se convertissent au christianisme, sous l'action des missionnaires et des abbayes. Qu'il s'agisse[...]

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                Écrit par

                • : professeur à l'université de Genève (Suisse)
                • : docteur ès sciences politiques, chargé de cours, responsable de la Plate-forme Europe
                • : homme de lettres, éditeur
                • : professeur honoraire à l'université de Genève
                • : docteur en littérature française, chercheur auprès du Fonds national suisse de la recherche scientifique
                • : professeur honoraire à l'université de Genève et à l'Institut universitaire d'études européennes
                • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Pour citer cet article

                Bernard DEBARBIEUX, Frédéric ESPOSITO, Universalis, Bertil GALLAND, Paul GUICHONNET, Adrien PASQUALI et Dusan SIDJANSKI. SUISSE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                L'Eiger - crédits : Shaun Egan/ Getty Images

                L'Eiger

                Suisse : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Suisse : drapeau

                Suisse : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Suisse : carte physique

                Autres références

                • SUISSE, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • ALPES

                  • Écrit par Jean AUBOUIN, Bernard DEBARBIEUX, Paul OZENDA, Thomas SCHEURER
                  • 13 214 mots
                  • 11 médias
                  Outre les Alpes franco-italiennes, les Alpes occidentales comprennent également lesAlpes suisses, avant de disparaître, par inflexion axiale, sous le charriage des Alpes orientales. Analogues dans l’ensemble, les Alpes suisses sont toutefois marquées par certains traits originaux qui autorisent parfois...
                • ALSACE

                  • Écrit par Universalis, Françoise LÉVY-COBLENTZ, Raymond WOESSNER
                  • 6 482 mots
                  • 2 médias
                  En développant la coopération transfrontalière, l'Alsace s'inscrit dans un destin rhénan. Depuis 1975, la Conférence du Rhin supérieur associe l'Alsace à plusieurs Kreise (subdivisions administratives) des Länder de Rhénanie-Palatinat et de Bade-Wurtemberg ainsi qu'aux cantons...
                • ARMÉE - Typologie historique

                  • Écrit par Paul DEVAUTOUR, Universalis
                  • 12 926 mots
                  • 21 médias
                  Le système militaire suisse depuis plus de cent ans, avec un effectif infime d'officiers de carrière, demeure un modèle inégalé. Il le doit au civisme remarquable des populations de la Confédération helvétique, dont l'apprentissage de la démocratie remonte au xiiie siècle, et aux traditions...
                • BÂLE

                  • Écrit par Bernard DEGEN
                  • 1 542 mots
                  • 3 médias

                  Au contact avec la France et l'Allemagne, Bâle (en allemand Basel) est la porte d'entrée de la Suisse vers l'Europe du Nord. La ville, qui forme avec les communes de Riehen et Bettingen, le canton de Bâle-Ville, le plus petit de Suisse en termes de superficie (37 km2), est également...

                • Afficher les 69 références

                Voir aussi