Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ORAN

Algérie : carte générale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Algérie : carte générale

Oran (en arabe : Wahrān) est la deuxième ville d’Algérie. L’agglomération urbaine dépasse le million d’habitants (recensement de 2008). Ville portuaire de la Méditerranée, au nord-ouest de l’Algérie, elle rayonne sur tout l’Ouest algérien où elle s’impose comme capitale régionale.

La ville est située au fond d’une large baie ouverte vers le nord et délimitée à l’ouest par la montagne de l’Aïdour (également appelée le Murdjajo) qui culmine à 429 mètres et la sépare de la baie de Mers el-Kébir. Adossée au pied de l’Aïdour, Oran occupe le plateau qui surplombe la baie et qui lui a servi d’assise pour s’étendre au fil des années vers les plaines littorales de l’Est.

Site utilisé depuis l’Antiquité comme port de pêche, la ville aurait été créée au début du xe siècle par les Andalous pour en faire un port de commerce, prenant le nom de Wahrān. Cette fonction marchande entre l’Espagne musulmane voisine et Tlemcen, capitale du royaume zianide du xiiie au milieu du xvie siècle, est sa principale activité durant la période des différents royaumes arabo-berbères qui se succèdent jusqu’à sa conquête en 1509 par les Espagnols. La présence espagnole, interrompue par la conquête turque de 1708 à 1732, fait de la ville un comptoir et une ville de garnison assurant le contrôle de la navigation sur cette partie de la Méditerranée. L’imposant fort de Santa Cruz au sommet de l’Aïdour symbolise cette présence qui dure deux siècles et demi. Oran est finalement reprise en 1792 par le bey Mohamed el-Kébir et devient le siège du beylik de l’Ouest, province de la régence d’Alger.

Avec la conquête puis la colonisation françaises, Oran prend une nouvelle ampleur. Chef-lieu d’un des trois départements de l’Algérie coloniale, elle devient la capitale administrative et économique de l’Ouest algérien, rôle qu’elle conserve jusqu’à nos jours. La ville et son port jouent un rôle essentiel dans l’économie coloniale régionale. C’est par le port d’Oran que sont exportés vers la métropole vins et agrumes, spécialités des grands domaines agricoles implantés dans les riches plaines de l’Oranie (Aïn Témouchent, Misserghin…). C’est également par le port que la ville et la région sont alimentées en biens de consommation et d’équipements divers.

Tout en s’affirmant dans son nouveau rôle au cœur du dispositif colonial, la ville accueille une importante population européenne à majorité espagnole. Alors qu’elle comptait moins de 20 000 âmes avant la colonisation française, elle atteindra 312 000 habitants en 1954, dont près de 60 % sont européens. Elle est la seule ville d’Algérie où, à la veille de l’indépendance, le nombre d’Européens excède celui des Algériens musulmans.

Dans les années qui suivent l’indépendance en 1962, son rôle économique se renforce. Oran devient un pôle industriel de grande ampleur. L’exploitation des ressources pétrochimiques du Sud algérien fait d’Oran et de son nouveau complexe portuaire d’Arzew-Bethioua, construit dans une baie voisine à 40 kilomètres de la ville, l’un des deux grands ports pétrochimiques d’Algérie (avec Skikda à l’est du pays), assurant environ la moitié des exportations algériennes d’hydrocarbures. La zone industrielle, où se sont établis les importants complexes de raffinage et de liquéfaction de gaz, accueille également des unités d’engrais azotés, de méthanol et de résines synthétiques.

Depuis 2013, un important complexe sidérurgique s’est implanté à Bethioua et poursuit son expansion employant en 2022 près de 4 000 personnes. Deux autres zones industrielles et une vingtaine de zones d’activités prospèrent sur le territoire de l’agglomération, accueillant des entreprises spécialisées dans les secteurs de l’agroalimentaire, du textile, du bois et du papier, des matériaux de construction et montage automobile. Cette[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : sociologue, maître de conférences à l'université d'Aix-Marseille, chercheur à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM)

Classification

Pour citer cet article

Saïd BELGUIDOUM. ORAN [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Algérie : carte générale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Algérie : carte générale

Autres références

  • ALGÉRIE

    • Écrit par Charles-Robert AGERON, Universalis, Sid-Ahmed SOUIAH, Benjamin STORA, Pierre VERMEREN
    • 41 835 mots
    • 25 médias
    ...rassemble près de 9 % de la population du pays sur 0,03 % du territoire, se distingue nettement avec une densité de près de 3 700 habitants/km2 par rapport aux wilayas des métropoles régionales dont les densités sont beaucoup moins élevées(685 à Oran, 429 à Constantine et 423 à Annaba).
  • RAÏ, musique

    • Écrit par Eugène LLEDO
    • 1 258 mots
    • 2 médias

    Apparu dans les années 1970 en Algérie, le raï devient rapidement la musique populaire dominante parmi les jeunes du Maghreb. Il s'inspire de diverses sources : le rock, les musiques orientales et rurales. Son développement est indissociable de l'apparition de la cassette audio.

    En...

Voir aussi