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OCÉANIE Les langues

Les langues d'Océanie ne sont pour l'essentiel que la subdivision orientale de l'ensemble linguistique le plus étendu à la surface du globe : l' austronésien (AN). L'austronésien-nord est représenté par Taiwan, l'austronésien-ouest regroupe le malais, les langues des Philippines, de Madagascar et la plupart des langues d'Indonésie. L'originalité la plus évidente de la famille océanienne est son extrême dispersion sur un nombre très élevé d'îles de faible superficie ; elle n'a suscité que tardivement l'intérêt des spécialistes et a surtout donné lieu à des travaux d'ensemble.

Après deux siècles de présence européenne, d'importantes lacunes subsistent dans la connaissance de ces langues.

Langues non austronésiennes

Les langues d'Océanie qu'on ne peut pas rattacher à l'austronésien ont longtemps été appelées « papoues » parce qu'elles occupent la majeure partie de la Nouvelle-Guinée, mais on en signale aussi en Nouvelle-Bretagne (archipel Bismarck), à Bougainville, sur quelques îlots des Salomon et jusqu'aux Santa Cruz (nord du Vanuatu). On préfère les appeler aujourd'hui « non austronésiennes » (NAN). Elles forment un champ d'étude distinct (au même titre que l'Australie) et sont moins connues, en raison notamment de leur complexité et de leur extrême diversité. En 1954, S. Wurm envisageait de les classer par affinités structurelles, faute de pouvoir établir des liens génétiques fondés sur la comparaison lexicale. Mais ses propres travaux, ceux d'autres chercheurs de Canberra et du Summer Institute of Linguistics (S.I.L.) ont permis de simplifier la carte linguistique de la Nouvelle-Guinée. Ont été reconnues par exemple les familles ndu du moyen Sepik, ok et oksapmin des hautes terres du Centre, et surtout l'important East New Guinea highlands stock qui regroupe 731 000 locuteurs et dont certaines caractéristiques sont attestées dans plusieurs autres familles éloignées : ndani à l'ouest, huon peninsula et binendera à l'est.

L'étonnante diversité des langues non austronésiennes n'exclut pas qu'on puisse un jour les regrouper en une seule famille ; A. Capell attire l'attention sur certains traits structurels très largement répandus tels que : l'ordre sujet-objet-verbe ; l'existence de classificateurs nominaux auxquels s'accordent certains éléments de l'énoncé ; des formes verbales complexes faisant référence au temps, au mode, au sujet et à l'objet. De surcroît et pour achever de les opposer à l'austronésien, bon nombre de ces langues ont des tons.

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Classification

Pour citer cet article

Jean-Claude RIVIERRE. OCÉANIE - Les langues [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Espaces et sociétés

    • Écrit par Philippe PELLETIER
    • 23 142 mots
    • 4 médias
    ...d'archipels qui ourlent la façade pacifique des terres continentales asiatiques. Mais elle n'est pas sans complexités car l'Asie est en contact avec les pays de l'Océanie, dont les possessions américaines (les Mariannes par exemple). Le peuplement historique de la Micronésie, de la Mélanésie et de la Polynésie...
  • AUSTRALIE

    • Écrit par Benoît ANTHEAUME, Jean BOISSIÈRE, Bastien BOSA, Vanessa CASTEJON, Universalis, Harold James FRITH, Yves FUCHS, Alain HUETZ DE LEMPS, Isabelle MERLE, Xavier PONS
    • 27 355 mots
    • 29 médias
    Pays massif, l'Australie oscille entre deux qualificatifs : est-elle la plus grande île de la planète ou son plus petit continent ? Elle représente 85 % des terres émergées de l'Océanie, immense continent maritime.
  • AUSTRONÉSIENS

    • Écrit par Jean-Paul LATOUCHE
    • 919 mots

    Pris dans un sens strict, les Austronésiens forment un groupe ethnolinguistique considérable dispersé de Madagascar aux îlesHawaii et recouvrant la totalité de l'Indonésie, de la Malaisie et des Philippines, la quasi-totalité de la Mélanésie et de Formose, et enfin la Micronésie...

  • CHEFFERIE

    • Écrit par Henri LAVONDÈS, Jean-Claude PENRAD
    • 2 929 mots
    Laréflexion sur les systèmes politiques océaniens reste dominée par un retentissant article de Marshall Sahlins (1963), qui, plusieurs fois republié et devenu un classique, oppose le système dit du big man, caractéristique de la Mélanésie, où le statut de chef s'acquiert par des efforts personnels,...
  • Afficher les 33 références

Voir aussi