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INDONÉSIE L'Indonésie contemporaine

Nom officiel

République d'Indonésie (ID)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Joko Widodo (depuis le 20 octobre 2014)

      Capitale

      Jakarta

        Langue officielle

        Indonésien

          • Article mis en ligne le
          • Modifié le
          • Écrit par , et

          La lutte pour l'indépendance (1945-1949)

          Le nouveau régime n'a que quelques semaines pour assurer son pouvoir avant l'arrivée des Alliés (septembre 1945). La tâche n'est pas simple : des mouvements de révolution sociale éclatent dans certaines régions de Java et de Sumatra contre les autorités traditionnelles. Des heurts se produisent avec les Japonais, chargés de maintenir l'ordre. La Constitution du nouvel État est adoptée le 18 août, sans référence à l'islam. En attendant des élections, un Comité national central indonésien (KNIP) est désigné avec des représentants de différents groupes politiques et ethniques. On commence à mettre sur pied un parti unique, idée chère à Sukarno.

          Mais des voix s'élèvent pour dénoncer la persistance de l'influence japonaise. Sjahrir réclame l'élimination des « collaborateurs », nombreux au gouvernement. Reconnaissant pourtant la réelle popularité de Sukarno, il accepte de coopérer avec lui et de diriger un nouveau gouvernement. Pour les discussions à venir avec les Alliés, Sjahrir, connu pour ses convictions démocratiques et pour son rôle pendant l'occupation, est plus acceptable que Sukarno, qui va provisoirement passer à l'arrière-plan. Il s'agit de montrer que la République n'est pas une création fantoche des Japonais comme le prétendent les Hollandais. Le régime va être « démocratisé » : tandis que le KNIP est transformé en parlement, un système multiparti est mis en place rapidement. On voit resurgir des sigles connus dont le contenu a parfois changé : le PNI, qui n'est plus le parti de Sukarno, bien qu'il continue de s'en réclamer, et qui recrute parmi les fonctionnaires ; le Masjumi, qui regroupe les musulmans réformistes et traditionalistes ; le PKI ; le PSI, Parti socialiste de Sjahrir et Amir Sjarifuddin ; le Parti chrétien ; le Parti catholique...

          Simultanément se constitue ce qui deviendra l' armée indonésienne (octobre 1945), avec des membres de la Peta ou d'autres groupes formés par les Japonais et des officiers de l'ancienne armée coloniale. C'est un temps où la limite entre le militaire et la politique n'est pas claire : dès le début, l'armée estime avoir des responsabilités politiques, ce qui pose le problème de ses relations avec le gouvernement. Elle entend choisir son commandant en chef (Sudirman) et tente même de désigner le ministre de la Défense. Les groupements de jeunesse qui s'organisent, et qui sont proches de l'un ou l'autre parti, s'arment aussi. Les armes, on les arrache aux Japonais et on prend aussi les kris et épieux de bambou. Sur tous ces groupes, le contrôle central reste des plus limités.

          Lorsque les Britanniques débarquent, pour libérer les Hollandais et désarmer les Japonais, ils se trouvent pris entre la volonté d'indépendance des Indonésiens et la volonté des Hollandais de récupérer leur colonie. Acceptant de considérer le gouvernement Sjahrir comme un interlocuteur valable, le gouvernement travailliste de Londres va pousser à des négociations hollando-indonésiennes, seul moyen pour lui de sortir d'une situation de jour en jour plus difficile. Commencées en novembre, les négociations seront longues et difficiles. L'exaltation révolutionnaire de la jeunesse indonésienne s'en accommode mal. Sjahrir doit affronter les nationalistes radicaux de Tan Malaka, regroupés dans l'Union pour la lutte (Persatuan Perdjuangan), qui adoptent des positions extrémistes de lutte à outrance opposées à toute négociation et trouvent un écho dans l'armée et la jeunesse. Une tentative de coup de force (juillet 1946) échoue pourtant et montre que le gouvernement reste maître de la situation. Il est vrai que les premières propositions du gouverneur général hollandais, Van Mook, ne tenaient pas compte de ce qui s'était passé depuis 1942. Une pression internationale (Inde,[...]

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          Pour citer cet article

          Romain BERTRAND, Françoise CAYRAC-BLANCHARD et Encyclopædia Universalis. INDONÉSIE - L'Indonésie contemporaine [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

          Article mis en ligne le et modifié le 10/03/2023

          Médias

          Guerre dans l'océan Indien, 1941 - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

          Guerre dans l'océan Indien, 1941

          Prisonniers de guerre néerlandais - crédits : Keystone/ Getty Images

          Prisonniers de guerre néerlandais

          Sukarno, 1945 - crédits : Express Newspapers/ Hulton Archive/ Getty Images

          Sukarno, 1945

          Autres références

          • INDONÉSIE, chronologie contemporaine

            • Écrit par Universalis
          • ANANTA TOER PRAMOEDYA (1925-2006)

            • Écrit par
            • 847 mots

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