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GOUVERNEMENT RÉVOLUTIONNAIRE DE L'AN II

Pendant un an (juill. 1793-juill. 1794), la France a été soumise à la dictature des Montagnards. Cette période est connue sous le nom de gouvernement révolutionnaire. Élue pour élaborer une nouvelle constitution, la Convention en diffère l'application jusqu'au redressement de la situation extérieure. « Dans les circonstances où se trouve la République, la constitution ne peut être établie ; on l'immolerait par elle-même. Elle deviendrait la garantie des attentats contre la liberté, parce qu'elle manquerait de la violence nécessaire pour les réprimer », déclare Saint-Just. Le décret du 10 octobre 1793 décide : « Le gouvernement sera révolutionnaire jusqu'à la paix. » La loi du 14 frimaire an II (4 décembre 1793) organise le gouvernement révolutionnaire formé d'institutions apparues de façon souvent empirique. Le gouvernement révolutionnaire comprend : la Convention, « centre unique de l'impulsion du gouvernement », votant les décrets et nommant les membres des comités ; le Comité de salut public, exerçant le pouvoir exécutif, dirigeant la guerre et la diplomatie, nommant les fonctionnaires et ayant l'initiative des lois ; le Comité de sûreté générale chargé de la police ; le Comité des finances ; les représentants en mission, conventionnels mandatés par le Comité de salut public pour assurer la liaison avec les autorités locales (notamment les agents nationaux) ; les comités de surveillance constitués dans chaque commune pour délivrer les certificats de civisme et rechercher les suspects ; les sociétés populaires enfin pour diriger l'opinion. Après la chute de Robespierre en juillet 1794, les institutions du gouvernement révolutionnaire restent en place, mais la Convention reprend une prépondérance perdue au profit du Comité de salut public. Le gouvernement révolutionnaire, qui avait sauvé la France des périls intérieurs et extérieurs en l'an II, disparaît dès que la Constitution de l'an III entre en vigueur.

— Jean TULARD

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Jean TULARD. GOUVERNEMENT RÉVOLUTIONNAIRE DE L'AN II [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • INDULGENTS

    • Écrit par Jean TULARD
    • 360 mots

    Au sein du parti montagnard s'est développé en France, devant les excès de la Terreur, un mouvement qui reçut le nom de faction des indulgents. Ces indulgents souhaitent un retour à la paix intérieure et extérieure et la fin des excès terroristes. Leur chef de file est Danton, leur...

  • LINDET ROBERT (1746-1825)

    • Écrit par Jean TULARD
    • 280 mots

    Une banale carrière d'avocat à Bernay dans l'Eure, qu'interrompt la Révolution, des fonctions de procureur syndic de district, une élection à la Législative puis à la Convention, un vote régicide ne suffiraient pas à attirer l'attention sur le Montagnard Robert Lindet si celui-ci n'avait fait partie...

  • MAXIMUM LOIS DU (1793 et 1794)

    • Écrit par Jean TULARD
    • 301 mots

    Lors de la Révolution française, sous la pression populaire née de la disette dans les villes et plus particulièrement à Paris, la Convention doit se résigner à intervenir sur le plan économique. Elle vote une loi contre l'accaparement punissant de mort la spéculation, le 27 juillet 1793. Un peu...

  • PRAIRIAL AN II LOI DU 22 (1794)

    • Écrit par Jean TULARD
    • 353 mots

    La loi du 22 prairial an II (10 juin 1794) est restée célèbre dans l'histoire de la Révolution française pour avoir porté la Terreur à son apogée. Deux jours après la fête de l'Être suprême qui a consacré la domination de Robespierre et laissé croire qu'il allait fermer « l'abîme...

  • Afficher les 13 références

Voir aussi