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FRANCE L'année politique 2014

La France à l’épreuve du monde

L’ année 2013 avait été marquée par une intervention au Mali – près de trois mille hommes engagés dans l’opération Serval – et le début de l’intervention en République centrafricaine. En 2014, les forces françaises se déploient sur trois fronts : le Mali, la République centrafricaine et, désormais, l’Irak également. La France est en effet membre de la coalition engagée contre Daesh (« État islamique ») dans la région. Elle intervient par des frappes aériennes, sans déployer de troupes au sol. Ces trois interventions suscitent peu d’opposition en France, mais sont sinistrement accompagnées par l’assassinat, le 24 septembre, en Algérie, de l’otage français Hervé Gourdel, qui émeut et scandalise le pays. Ces opérations posent cependant la question des capacités d’intervention militaire de la France. Les forces militaires disponibles sont employées à plein et ces actions extérieures risquent fort de se pérenniser. La réduction du nombre de troupes engagées au Mali est plus limitée que prévu, leur remplacement par des forces africaines se faisant avec difficulté. Le regain du terrorisme sahélien conduit l’armée française à des frappes décisives contre des groupes islamistes radicaux. Enfin, la France fournit des armes aux peshmergas kurdes engagés contre l’« État islamique ». Cependant, alors que l’opinion s’inquiète d’apprendre que des centaines de jeunes Français s’exilent au Moyen-Orient pour participer au djihad, la menace terroriste reprend une place de premier plan dans les préoccupations du gouvernement – à juste titre, comme le prouveront les assassinats perpétrés à Charlie Hebdo, à Montrouge et dans une épicerie casher de la porte de Vincennes les 7, 8 et 9 janvier 2015.

2014 est marquée par l’annexion, contraire au droit international, de la Crimée par la Russie, en mars, et par les activités militaires des forces russes dans l’est de l’Ukraine, qui font des milliers de victimes. Parfaitement en phase avec ses partenaires européens et les États-Unis à propos de la politique de sanctions conduite contre la Russie, la France suspend jusqu’à nouvel ordre un contrat de livraison de Mistral à Moscou, afin que ces navires porte-hélicoptères ne soient pas utilisés contre les alliés de la France. Cette question partage la classe politique en deux camps. Le premier rassemble les deux extrêmes de l’échiquier politique, les eurosceptiques des deux camps et une partie de l’U.M.P., qui souhaitent une politique prorusse et demandent à la France de se démarquer des États-Unis et des autres pays européens. Le second, avec le P.S., Europe Écologie-Les Verts, une partie de l’U.D.I. et de l’U.M.P. (notamment les partisans d’Alain Juppé), défend l’alliance contre la violation du droit international et la dérive autoritaire du régime russe.

La célébration du soixante-dixième anniversaire du débarquement allié en Normandie est l’occasion d’un rassemblement exceptionnel de chefs d’État ou de gouvernement, dont François Hollande ne se contente pas pour asseoir sa stature internationale. Il poursuit ses déplacements à un rythme soutenu, notamment en Irak, au Canada, au Kazakhstan, en Australie ou encore à Dakar, au sommet de la francophonie, où ses propos prennent le contre-pied de ceux de son prédécesseur Nicolas Sarkozy.

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Écrit par

  • : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris

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Pour citer cet article

Nicolas TENZER. FRANCE - L'année politique 2014 [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Manuel Valls et Jean-Marc Ayrault, le 1<sup>er</sup> avril 2014 - crédits : Thibault Camus/ AP/ SIPA

Manuel Valls et Jean-Marc Ayrault, le 1er avril 2014

France : groupes politiques au Sénat (2004-2020) - crédits : Encyclopædia Universalis France

France : groupes politiques au Sénat (2004-2020)

Les ministres de la discorde - crédits : Revelli-Beaumont/ SIPA

Les ministres de la discorde

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