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FRANCE (Arts et culture) L'art public

Des commandes autour des tramways

Dès 1991, en effet, la Ville de Strasbourg décide de réaliser un accompagnement artistique pour la ligne A de son Tramway. Mario Merz, Barbara Kruger, Jonathan Borofsky et les membres de l'Oulipo sont sélectionnés par le comité d'experts pour intervenir le long de la voie du tram, en travaillant autour de l'idée de la considération de l'autre. En 1998, pour la ligne B, inaugurée en septembre 2000, un nouveau comité invite les artistes à réfléchir sur la conception d'équipements fonctionnels (pont, kiosque, parking, mobilier, annonces sonores), habituellement réservée à des professionnels de l'urbanisme ou du paysage.

Siah Armajani réalise la passerelle de Bischeim et le gazebo (belvédère) à l'Elsau. À l'extrême nord de la ligne, la conception de la station multimodale (liaison tramway, train et bus) et du parking relais est confiée à Zaha Hadid, qui a reçu en janvier 2002 le prix spécial de l'Équerre d'argent pour ce projet. À partir d'éléments historiques, le comité d'experts confie à Jean-Marie Krauth la mise en espace d'une allée de sculptures en hommage à Hans Arp. Enfin, les dessins d'Alain Séchas ponctuent l'ensemble des stations du tram tandis que Rodolphe Burger, qui conçoit les bandes sonores, Vox populi les voix du Tram, répond à ce souci de pluridisciplinarité et « d'usage ».

À Montpellier, depuis 2000, les wagons du tramway sont décorés par les artistes Elisabeth Garouste et Matthias Bonetti. Son parcours est agrémenté de sculptures d'artistes de différents horizons tels que Chen Zhen, Allan McCollum ou Sarkis.

D'autres villes saisissent ces nouveaux enjeux et initient, à leur tour, des programmes similaires. Parmi elles, retenons l'exemple d'Orléans. Reconstruite après la guerre, la ville s'est développée dans une extrême hétérogénéité architecturale et de nombreuses zones, peu habitées, situées en pleine campagne, sont traversées par le tramway.

À partir de ce constat et de l'engagement de la ville dans le soutien et la diffusion de l'architecture contemporaine, le comité sélectionne huit artistes, chargés de réaliser une œuvre sur le modèle de la Folie, ce caprice architectural dont les origines remontent au xviiie siècle. Malgré des contraintes non négligeables, Élisabeth Ballet (La Fabrique), Vincent Prud'homme (Le Réservoir d'air), Helmut Federle (Le Pavillon aux poissons), Laurent Pariente (Orléans, 2001), Per Kirkeby (Le Portique en briques), Jean-Marc Bustamante (La Chambre d'amour), Jan Vercruysse (Aurore) et Joël Shapiro (Les Deux Maisons) imaginent, sur le mode de la citation ou du détournement, des architectures-sculptures, qui font écho à la diversité du langage architectural, observé dans cette ville.

— Caroline CROS

— Universalis

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Écrit par

  • : conservateur du Patrimoine, inspectrice de la création artistique, direction générale des créations, ministère de la Culture et de la communication
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Caroline CROS et Universalis. FRANCE (Arts et culture) - L'art public [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Monument aux bourgeois de Calais, A. Rodin - crédits : Simon Bilbault

Monument aux bourgeois de Calais, A. Rodin

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