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ÉCRITURE (notions de base)

Les grands systèmes d’écritures alphabétiques

L’ invention de l’alphabet se fonde sur la décomposition d’une langue en « phonèmes » (la plus petite unité isolable du langage) représentés par un nombre limité de signes graphiques. Cette invention se produit au Proche-Orient, à partir du IIe millénaire avant J.-C., dans la région de Syrie-Palestine. L’efficacité du nouveau système en assure le succès, de la Méditerranée aux confins du monde indien.

Les proto-alphabets

Les signes phonétiques de type syllabaire, au Moyen-Orient et en Égypte, ne forment pas des systèmes complets et indépendants, mais participent à l’écriture avec d’autres signes. Les écritures idéographiques tendent, elles, à se complexifier, non à se simplifier. La pratique et la maîtrise de ces systèmes conduisent les scribes à développer les associations de sens et les jeux d’écriture.

Un système de signes réduit marque, pour sa part, une volonté de simplification pour un usage courant et aisé de l’écrit. Les premières tentatives de mise en alphabet d’une langue sont attestées, au IIe millénaire avant J.-C., par des inscriptions « proto-sinaïtiques », « proto-cananéennes » et dans les « pseudo-hiéroglyphes » de Byblos, cité située à la confluence des deux grandes aires culturelles d’Orient.

Proportion des signes alphabétiques dans une inscription égyptienne - crédits : Encyclopædia Universalis France

Proportion des signes alphabétiques dans une inscription égyptienne

Invention et diffusion du système alphabétique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Invention et diffusion du système alphabétique

Les premiers alphabets

Les deux premiers alphabets sont inventés au cours de la seconde moitié du IIe millénaire avant J.-C. L’alphabet cunéiforme d’Ugarit, d’usage courant au xive siècle avant J.-C., comprend trente signes. Il est utilisé pour écrire des langues de même famille (araméen, hébreu, ougaritique et phénicien) ou de famille différente (akkadien, hourrite).

L’alphabet linéaire phénicien, quant à lui, est attesté vers la fin du xiie siècle. Cet alphabet consonantique se réduit à vingt-deux signes dénotant une simplification phonétique des langues. Les signes sont tracés avec des droites et des courbes nécessitant un instrument souple.

Commerçants et navigateurs, les Phéniciens ont pu noter avec ce système élémentaire de nombreuses langues (araméen, hébreu, moabite, etc.) qui l’adoptèrent. Des éléments de cet alphabet furent empruntés par les systèmes grecs et latins.

Les alphabets sémitiques

Dérivé de l’écriture phénicienne, l’alphabet araméen (xie s. av. J.-C.) est la source de l’alphabet hébraïque ancien (ixe s. av. J.-C.) ou « hébreu carré ». Au cours de la diaspora, l’alphabet hébreu notera une langue à dominante germanique : le yiddish, apparu vers le xie siècle dans les communautés juives de Rhénanie. Les écritures sud-arabiques (safaïtique, dedanite, lihanite, thamoudéen) et éthiopiennes dérivent de l’alphabet sabéen composé de vingt-neuf lettres à structure géométrique. Des barres verticales séparent les mots.

L’écriture arabe, dont les premiers documents remontent au vie siècle après J.-C., proviendrait de l’alphabet nabatéen et, par là même, de l’écriture araméenne. Composé de vingt-huit lettres, il utilise les points diacritiques et peut adjoindre des signes de vocalisation. L’expansion de l’islam en a fait l’un des grands alphabets utilisés par d’autres langues que l’arabe.

En Inde, l’écriture brahmi (iiie s. apr. J.-C.), qui emprunterait le graphisme de ses signes au monde sémitique, est à l’origine du système syllabique nagari qui note le sanskrit et l’hindi mais aussi de multiples écritures d’Inde et d’Asie.

Les alphabets grec et latin

D’ origine phénicienne, le système grec fait office de truchement entre les alphabets sémitique et latin. Dès le viiie siècle avant J.-C., il propose le premier la notation intégrale des voyelles. Vers 500, l’écriture est orientée de gauche à droite, expliquant la rotation des caractères phéniciens d’origine. Au ive siècle avant J.-C., les divers systèmes régionaux sont unifiés par Athènes en vingt-quatre[...]

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. ÉCRITURE (notions de base) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

-4000 à -2000. Naissance de l'écriture - crédits : Encyclopædia Universalis France

-4000 à -2000. Naissance de l'écriture

L’écriture hiéroglyphique - crédits : Collection Dagli Orti/ Werner Forman Archive/ Picture Desk

L’écriture hiéroglyphique

Les autres écritures idéographiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Les autres écritures idéographiques

Voir aussi