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COMPORTEMENT ANIMAL Fondements du comportement

Rythmes modulant le comportement

Rythme circadien

Mouflon du Canada dans le parc national de Jasper, Canada - crédits : Arterra/ Universal Images Group/ Getty Images

Mouflon du Canada dans le parc national de Jasper, Canada

Beaucoup d'animaux ont un rythme biologique dit circadien, c'est-à-dire des comportements (veille-sommeil notamment) qui reviennent avec une périodicité d'environ vingt-quatre heures. On distingue souvent les animaux diurnes (actifs le jour et dormant la nuit) des animaux nocturnes (comportements inverses). Ainsi, le hamster domestique, comme la majorité des rongeurs, passe sa journée à dormir et devient actif la nuit, se mettant alors à courir dans sa roue. D'autres animaux, tels que les lémuriens, sont plus actifs à l'aube et au crépuscule ; d'autres encore, comme les chats, alternent les périodes d'activité et de repos aussi bien le jour que la nuit. Même durant la période d'éveil, il existe des fluctuations. Par exemple, les oiseaux chantent davantage au lever du jour, à une heure où la lumière est encore insuffisante pour la recherche de nourriture. Les mouflons mangent le matin, puis passent par une phase de rumination en milieu de journée avant de s'alimenter de nouveau en fin d'après-midi. Le faucon crécerelle, quant à lui, chasse aux heures les plus lumineuses de la journée et attend le crépuscule pour consommer ses proies ; ainsi, il exploite pleinement les heures où la chasse peut être la plus efficace, tout en gardant son agilité (il n'est pas alourdi par son alimentation). Ce rythme circadien est en partie déterminé génétiquement mais nécessite des stimuli extérieurs tels que la lumière du jour pour rester synchronisé sur vingt-quatre heures.

Rythme circannuel

La plupart des animaux suivent aussi des rythmes dits circannuels, c'est-à-dire revenant avec une périodicité annuelle. Beaucoup de comportements liés à la reproduction sont saisonniers : dans l'hémisphère Nord, les oiseaux se reproduisent au printemps, les cerfs brament à l'automne. Dans les deux cas, ces comportements permettent l'éclosion ou la naissance des petits au printemps, saison la plus favorable pour élever les jeunes puisque les températures sont clémentes et la nourriture abondante.

Sous des latitudes moyennes, c'est généralement la photopériode, c'est-à-dire la longueur relative du jour et de la nuit, qui déclenche ces comportements saisonniers. En laboratoire, il est possible, en allongeant artificiellement la durée du jour, de stimuler les comportements liés à la reproduction chez les oiseaux : chant chez les mâles, construction du nid puis ponte chez les femelles (même en l'absence de partenaire), etc. De même, les éleveurs de chevaux avancent parfois artificiellement l'ovulation printanière des juments en éclairant, dès le mois de décembre, les boxes afin d'allonger les périodes de jour. Cela s'accompagne alors d'une chute prématurée des poils d'hiver de l'animal.

La température joue également un rôle : les oiseaux mâles commencent à chanter plus tôt dans la saison lorsque les températures sont plus douces.

Écureuil - crédits : Darrell Gulin/ The Image Bank/ Getty Images

Écureuil

Les comportements d'hibernation des marmottes sont stimulés à la fois par des rythmes endogènes, par la longueur du jour et par la température. Les rythmes endogènes peuvent parfois suffire, au moins pendant un certain temps : l'écureuil terrestre américain entrera en hibernation même s'il est en laboratoire, endroit où il ne ressent pas les variations saisonnières.

Les comportements migratoires sont aussi saisonniers. Ainsi des pouillots en captivité s'agiteront (on parle alors d'inquiétude migratoire) au printemps et en automne, leurs saisons de migration dans la nature, même s'ils sont maintenus dans des conditions de lumière et de température constantes.

Dans les zones tropicales, où les jours sont de longueur comparable tout au long de l'année et où les températures varient peu, ce sont d'autres facteurs, conditionnant généralement les ressources[...]

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Pour citer cet article

Dalila BOVET. COMPORTEMENT ANIMAL - Fondements du comportement [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Mouflon du Canada dans le parc national de Jasper, Canada - crédits : Arterra/ Universal Images Group/ Getty Images

Mouflon du Canada dans le parc national de Jasper, Canada

Écureuil - crédits : Darrell Gulin/ The Image Bank/ Getty Images

Écureuil

Comportement animal : exemple d'utilisation de leurres - crédits : Encyclopædia Universalis France

Comportement animal : exemple d'utilisation de leurres

Autres références

  • AGRESSIVITÉ, éthologie

    • Écrit par Philippe ROPARTZ
    • 3 931 mots
    ...l'espace disponible, de la frustration, de la privation alimentaire, de la concurrence, de la structure sociale du groupe, dans l'expression de l'agression. Il est également certain que, chez l'animal, on ne saurait séparer l'agression des comportements sociaux ; l'animal a besoin d'un adversaire pour exprimer...
  • BEHAVIORISME

    • Écrit par Jean-François LE NY
    • 4 682 mots
    • 2 médias
    ...trente aux années cinquante, se déroule un grand débat sur les théories de l'apprentissage, alimenté par de nombreuses recherches expérimentales, soit chez l'animal, à partir de procédures de conditionnement, soit chez l'homme, notamment au moyen des apprentissages par cœur. L'objectif principal est de...
  • BUYTENDIJK FREDERIK (1887-1974)

    • Écrit par Georges THINÈS
    • 1 281 mots

    Occupant une place particulière parmi les meilleurs psychologues contemporains, le savant hollandais F. J. J. Buytendijk, qui fut pendant de longues années professeur aux universités de Nimègue et d'Utrecht, peut difficilement être rangé dans une école. On ne peut pas non plus le considérer comme...

  • CHARLES SHERRINGTON : CONCEPT D'INTÉGRATION NERVEUSE

    • Écrit par Yves GALIFRET, Yves LAPORTE
    • 304 mots

    La parution en 1906 d'un important ouvrage de sir Charles Scott Sherrington fait date en neurophysiologie. Dans Integrative Action of the Nervous System, il interprète l'unification du comportement d'un organisme comme l'expression ultime d'un processus d'intégration nerveuse. Sous sa forme...

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Voir aussi