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9 septembre-1er octobre 1993

Israël - Proche-Orient. Reconnaissance mutuelle d'Israël et de l'O.L.P. et accord sur l'autonomie de Gaza et Jéricho

Le 9, à l'issue de pourparlers secrets organisés à Paris, le chef de l'O.L.P. Yasser Arafat signe la reconnaissance de l'État d'Israël et la renonciation de la centrale palestinienne au terrorisme, en présence du ministre norvégien des Affaires étrangères Johan Joergen Holst qui a fait office de médiateur dans les négociations secrètes entre Israël et l'O.L.P. Cette décision ainsi que le projet d'accord israélo-palestinien sur l'autonomie de Gaza et de Jéricho avaient été entérinés dans la journée par le comité exécutif de l'O.L.P. réuni à Tunis. Principal contradicteur de Yasser Arafat, Farouk Kaddoumi, « ministre » des Affaires étrangères de l'O.L.P. et membre fondateur du Fath, première composante de l'O.L.P., a boycotté la réunion.

Le 10, le Premier ministre israélien Itzhak Rabin signe à son tour la reconnaissance de l'O.L.P. comme « représentant du peuple palestinien », toujours en présence de Johan Joergen Holst.

Le 10 également, le président Bill Clinton accorde « le plein soutien des États-Unis à cette évolution » et promet une aide américaine. Il annonce la reprise du dialogue entre Washington et l'O.L.P. engagé en décembre 1988 et suspendu en juin 1990.

Le 13, Shimon Peres, ministre israélien des Affaires étrangères, et Abou Mazen, membre du comité exécutif de l'O.L.P., signent la

Déclaration de principes sur l'autonomie dans les territoires occupés et Itzhak Rabin et Yasser Arafat se serrent la main, lors d'une cérémonie organisée à Washington à l'invitation du président américain. La Déclaration de principes doit entrer en vigueur le 13 octobre. Les derniers détails de l'accord doivent être réglés avant le 13 décembre. L'armée israélienne doit quitter les villes de la bande de Gaza et de la région de Jéricho avant le 13 avril 1994, pour ne plus assurer que la sécurité des frontières et des implantations juives. Dans le même temps doit s'effectuer le transfert des pouvoirs aux autorités palestiniennes dans les domaines de l'éducation et de la culture, des affaires sociales, de la santé, de la fiscalité directe et du tourisme. Celles-ci disposeront de forces de police. Des élections destinées à désigner un « conseil de l'autonomie » doivent se dérouler avant le 13 juillet 1994. Des négociations doivent reprendre après deux ans de régime d'autonomie – qui ne doit pas durer plus de cinq ans – afin de déterminer le « statut définitif » des territoires occupés.

Le 14, toujours à Washington, Israël et la Jordanie signent un accord sur l'ordre du jour de leurs négociations bilatérales qui doivent se poursuivre dans le cadre de la conférence de paix qui se tient dans la capitale américaine.

Le 19, la Conférence des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe qualifie l'accord israélo-palestinien de premier pas important. L'Irak et la Libye s'y opposent formellement. La Syrie et la Liban le critiquent. L'Égypte, principal artisan du rapprochement israélo-arabe, l'approuve sans réserve. La Jordanie et les six monarchies du Golfe s'y rallient. La plupart des pays arabes déplorent l'absence de concertation de la part de l'O.L.P. dans la négociation de l'accord.

Le 21, le Premier ministre israélien engage la responsabilité de son gouvernement devant la Knesset sur l'accord avec l'O.L.P., la reconnaissance de la centrale palestinienne et l'ordre du jour des négociations avec la Jordanie. Ces textes sont ratifiés le 23 par soixante et une voix contre cinquante et huit abstentions.

Le 1er octobre, les quarante-trois pays participant à la Conférence de soutien à la paix au Proche-Orient, organisée par les États-Unis à Washington, promettent aux Palestiniens une aide de 2,5 milliards de dollars – dons et prêts confondus – sur cinq ans.

— Universalis

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