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8-17 février 2022

France. Commémoration des victimes de Charonne et adoption de la loi sur les « réparations » à destination des harkis

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Le 8, à l’occasion du soixantième anniversaire de l’événement, l’Élysée diffuse une déclaration dans laquelle le président Emmanuel Macron « rend hommage à la mémoire des victimes » de la « manifestation unitaire organisée pour la paix et l’indépendance en Algérie et contre les attentats de l’OAS », qui a eu lieu en février 1962 aux abords du métro Charonne, à Paris, qui avait été « violemment réprimée par la police ». Les neuf victimes étaient toutes membres, sauf une, du Parti communiste français. Dans le même temps, le préfet de police de Paris Didier Lallement dépose, « au nom du président de la République », une gerbe sur la sépulture commune des victimes de Charonne, au cimetière parisien du Père-Lachaise. Cette commémoration s’inscrit dans le cadre de la politique de réconciliation mémorielle engagée par le président Macron à la suite de la publication du rapport de l’historien Benjamin Stora en janvier 2021.

Le 15, le Parlement adopte définitivement le projet de loi « portant reconnaissance de la Nation envers les harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et réparation des préjudices subis par ceux-ci et leurs familles du fait de l’indignité de leurs conditions d’accueil et de vie dans certaines structures sur le territoire français ». Le président Emmanuel Macron s’était engagé à indemniser les personnes concernées lorsqu’il avait reçu les représentants des harkis et de leurs familles à l’Élysée en septembre 2021. Le nombre des bénéficiaires de cette « réparation » s’élève à environ cinquante mille, sur un total de quatre-vingt-dix mille harkis rapatriés. Ceux-ci doivent recevoir entre 2 000 et 15 000 euros en fonction de la durée de leur séjour dans les camps où ils étaient assignés, privés de leur liberté de circulation. Quarante mille autres harkis qui avaient été hébergés dans des « cités urbaines » sont exclus des réparations.

Le 15 également, le président algérien Abdelmadjid Tebboune déclare dans un entretien télévisé avec la presse que « les choses commencent à prendre une nouvelle tournure » entre l’Algérie et la France, alors que les relations diplomatiques étaient tendues depuis le printemps de 2021.

Le 17, un avion de l’armée française survole de nouveau le territoire algérien avec l’accord des autorités locales. En octobre 2021, Alger avait interdit le survol de son territoire aux avions militaires français et rappelé son ambassadeur à Paris.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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