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6-31 août 1996

Russie. Accord de paix en Tchétchénie

Le 6, les rebelles séparatistes tchétchènes engagent une offensive contre trois villes contrôlées par les forces russes, dont Grozny. Ils se rendent rapidement maîtres de la capitale, encerclant les soldats russes dans leurs postes de contrôle et les bâtiments administratifs.

Le 7, se démarquant des partisans de la répression – comme le Premier ministre Viktor Tchernomyrdine –, le général Lebed, chef du Conseil de sécurité, prône une « nouvelle approche » de la crise tchétchène.

Le 10, alors que les combats se poursuivent à Grozny, le président Eltsine, qui a prêté serment la veille, désigne Alexandre Lebed comme son nouveau représentant personnel en Tchétchénie.

Le 11, Alexandre Lebed rencontre, en Tchétchénie, le chef militaire des rebelles, Aslan Maskhadov.

Le 13, le commandant par intérim des forces russes en Tchétchénie, Konstantin Poulikovski, et Aslan Maskhadov concluent une trêve qui entre en vigueur le lendemain.

Le 14, le président Eltsine charge le Conseil de sécurité de la « direction stratégique de tous les aspects du conflit tchétchène ».

Le 15, le général Lebed rencontre, en Tchétchénie, le chef séparatiste Zelimkhan Iandarbiev.

Le 15 également, le président Eltsine disparaît de nouveau de la scène politique pour raisons de santé.

Le 16, Alexandre Lebed demande à Boris Eltsine le limogeage du général Anatoli Koulikov, ministre de l'Intérieur et responsable des troupes russes en Tchétchénie, qui est opposé aux négociations. Le lendemain, le président Eltsine confirmera Anatoli Koulikov à son poste. Celui-ci conservera le contrôle des forces russes en Tchétchénie.

Le 19, le chef de l'État demande au Conseil de sécurité de « rétablir l'ordre » à Grozny – le lendemain, le général Lebed mettra publiquement en doute le fait que Boris Eltsine ait personnellement signé cette injonction. Dans le même temps, le général Poulikovski donne deux jours aux civils pour évacuer la capitale tchétchène où les tirs d'artillerie reprennent.

Le 20, le général Poulikovski est destitué.

Le 21, au terme d'une rencontre avec les chefs militaires russes et tchétchènes, Alexandre Lebed obtient le retrait de l'ultimatum et l'annulation de l'assaut prévu sur Grozny.

Le 22, alors que les bombardements ont cessé, le général Lebed et les indépendantistes signent un accord de cessez-le-feu qui prévoit un retrait partiel des troupes présentes à Grozny. De retour au Kremlin, le président Eltsine émet des réserves sur l'action du général Lebed en Tchétchénie. Les jours suivants, les soldats russes commencent à quitter Grozny.

Le 31, à l'issue des derniers pourparlers conduits à Khassaviourt, au Daghestan, le général Lebed et Aslan Maskhadov annoncent la conclusion d'un accord de paix. Le texte prévoit le retrait des forces russes de Tchétchénie avant la fin du mois de septembre et repousse au 31 décembre 2001 la définition du statut légal de la république séparatiste, qui devra respecter le « droit à l'autodétermination » de la population tchétchène. Le conflit engagé en décembre 1994 a causé la mort de quarante mille à soixante mille Tchétchènes, pour la plupart des civils, et de cinq mille à dix mille soldats russes. Officiellement en vacances depuis le 26, le président Eltsine exige que certains « détails » de l'accord soient clarifiés. L'accord est critiqué par tous les adversaires du général Lebed.

— Universalis

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