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6-24 février 2023

Algérie - Tunisie - France. Accueil en France de l’opposante franco-algérienne Amira Bouraoui

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Le 6, la journaliste franco-algérienne du média Radio M, Amira Bouraoui, ancienne figure de l’opposition sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, quitte la Tunisie, où elle s’était réfugiée quelques jours plus tôt, pour la France, grâce à l’intervention de l’ambassade de France à Tunis. Placée en garde à vue trois jours plus tôt pour être entrée illégalement en Tunisie, relâchée par la juge devant laquelle elle avait été déférée, puis de nouveau arrêtée par des policiers, elle était menacée d’être extradée vers l’Algérie. En mai 2021, Amira Bouraoui avait été condamnée à deux ans de prison pour « offense à l’islam » et à la même peine pour « atteinte à la personne du président de la République », sans mandat d’arrêt à l’audience. Le directeur de Radio M, Ihsane el-Kadi, a été arrêté en décembre 2022 et doit être jugé pour « financement étranger » de son entreprise.

Le 8, l’Algérie annonce le rappel de son ambassadeur à Paris « pour consultation ». Elle accuse la France d’avoir organisé une « exfiltration clandestine et illégale d’une ressortissante algérienne » poursuivie dans son pays et dénonce « la violation de la souveraineté nationale [algérienne] par des personnels diplomatiques […] de l’État français ».

Le 8 également, le rédacteur en chef du quotidien régional Le Provincial Mustafa Bendjama, une connaissance d’Amira Bouraoui, est interpellé.

Le 14, le chercheur en géopolitique Raouf Farrah, auteur d’un ouvrage à paraître auquel Mustafa Bendjama a participé, est arrêté et inculpé de « réception de fonds depuis l’étranger dans le but d’effectuer des actes attentatoires à l’ordre public » et de « publication sur Internet d’informations classifiées ».

Le 19, le chauffeur de taxi ayant conduit Amira Bouraoui à Tunis, un adjudant de la police aux frontières, ainsi que le cousin d’Amira Bouraoui sont arrêtés. Ils sont inculpés d’« association de malfaiteurs dans le but d’exécuter le crime d’émigration clandestine dans le cadre d’une organisation criminelle » – tout comme Mustafa Bendjama.

Le 24, la justice tunisienne condamne par contumace Amira Bouraoui à trois mois de prison pour être entrée illégalement sur le territoire tunisien.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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