Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

5-30 juin 2013

États-Unis. Révélations sur la surveillance informatique exercée par la N.S.A

Le 5, le quotidien britannique The Guardian publie une note « top secret » de la Foreign Intelligence Surveillance Court (F.I.S.C.), la cour américaine chargée de traiter les demandes de surveillance antiterroriste, datée du mois d'avril, qui autorise le F.B.I. – la police fédérale – et la National Security Agency (N.S.A.) – l'agence de renseignement militaire – à accéder aux relevés téléphoniques des abonnés de l'opérateur Verizon, en vertu du Patriot Act adopté six semaines après les attentats du 11 septembre 2001. Au-delà de Verizon, tous les opérateurs téléphoniques seraient concernés. Le pouvoir de réquisition des agences fédérales avait été restreint à la faveur de la prolongation du Patriot Act en juillet 2005: la F.I.S.C. doit valider leurs demandes, mais ses décisions demeurent secrètes.

Le 7, le quotidien américain Washington Post révèle que la N.S.A. applique un autre programme de surveillance, baptisé « Prism », qui concerne les communications sur Internet hors des États-Unis.

Le 7 également, le président Barack Obama confirme la légalité de la surveillance électronique effectuée par les agences de renseignement en affirmant avoir « développé certaines supervisions, certains garde-fous »; il déclare: « Vous ne pouvez pas avoir 100 p. 100 de sécurité et aussi 100 p. 100 de respect de la vie privée [...]. Nous avons des choix à faire en tant que société. »

Le 9, un informaticien, ancien employé de la C.I.A. ayant aussi travaillé au service de la N.S.A., Edward Snowden, réfugié à Hong Kong depuis le mois de mai, affirme être l'auteur des fuites concernant la surveillance des télécommunications par les agences américaines. S'inscrivant dans la lignée des « lanceurs d'alerte », il se dit animé par l'espoir de « provoquer un débat entre les citoyens du globe sur le genre de monde dans lequel nous voulons vivre ».

Le 18, le directeur de la N.S.A., le général Keith Alexander, auditionné par une commission du Congrès, confirme que les programmes de son agence ont été approuvés par le Congrès et sont supervisés par la F.I.S.C. Il déclare que ces écoutes ont permis d'éviter une cinquantaine d'attentats, dont dix aux États-Unis.

Le 18 également, le moteur de recherche Google, impliqué dans le programme de surveillance électronique Prism, demande à la F.I.S.C. de rendre publiques toutes les demandes de réquisition de données liées à la sécurité nationale, adressées par les autorités. Facebook, Microsoft, Yahoo! et Apple adoptent la même attitude.

Le 21, le ministère de la Justice annonce l'inculpation d'Edward Snowden pour espionnage et vol de biens appartenant au gouvernement, et pour divulgation de documents secrets.

Le 23, Edward Snowden quitte Hong Kong pour Moscou.

Le 29, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel publie des informations relatives à l'espionnage par la N.S.A. de la représentation diplomatique de l'Union européenne à Washington et auprès de l'O.N.U., ainsi que des locaux du Conseil européen à Bruxelles.

Le 30, Catherine Ashton, vice-présidente de la Commission européenne et responsable de la diplomatie de l'Union, demande une « clarification urgente » des accusations portées contre la N.S.A.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents