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5-29 novembre 2015

Union européenne. Durcissement des politiques nationales face aux migrants

Le 5, les premiers migrants à bénéficier du plan de relocalisation de cent soixante mille personnes en deux ans, approuvé par le Conseil européen en septembre, quittent la Grèce pour le Luxembourg. Peu d’entre eux adhèrent à ce processus – environ cent soixante au cours du mois.

Les 11 et 12 se tient à La Valette (Malte) un sommet Union européenne-Afrique sur les migrations, convoqué en avril à la suite des naufrages de bateaux de migrants en Méditerranée. Les Vingt-Huit offrent de créer un fonds d’aide de 1,8 milliard d’euros en échange d’un contrôle accru de leurs frontières par les pays africains qui devront également faciliter le retour des migrants irréguliers. L’Union accepte également de doubler le nombre des visas octroyés aux étudiants et aux chercheurs africains.

Le 12, le gouvernement suédois annonce le rétablissement des contrôles à ses frontières. Les autorités estiment entre cent quarante et cent quatre-vingt-dix mille le nombre de demandeurs d’asile qui auront rejoint le pays en 2015.

Le 13, alors que le ton monte au sein de la coalition au pouvoir à Berlin, la chancelière Angela Merkel entérine la décision de son gouvernement d’appliquer de nouveau le règlement Dublin II – suspendu en août – qui prévoit le renvoi des demandeurs d’asile vers le pays où ils sont entrés dans l’Union. L’Allemagne annonce également la prolongation pour trois mois des contrôles à ses frontières. Elle est imitée par la République tchèque, la Slovaquie et l’Autriche, cette dernière projetant également de mettre en place une barrière à sa frontière avec la Slovénie.

Le 13, les attentats terroristes visant la France, dont certains des auteurs ont pénétré en Europe grâce à de faux passeports syriens, entraînent le durcissement de la position de plusieurs pays à l’égard des migrants.

Le 19, la Slovénie, la Croatie, la Serbie et la Macédoine annoncent qu’elles refuseront désormais l’entrée sur leur territoire aux migrants issus d’autres pays que la Syrie, l’Irak et l’Afghanistan – notamment des pays africains réputés « sûrs ». Le 24, l’O.N.U. dénoncera ce tri qui contrevient au droit de tout demandeur d’asile à l’étude de son dossier.

Le 20, les ministres européens de l’Intérieur et de la Justice réunis à Bruxelles s’engagent à accélérer la mise en place du Passenger Name Record), mesure qui vise à permettre l’accès des services de police et de renseignement aux fichiers des passagers aériens des vols extra-européens.

Le 24, la Suède présente un plan visant à réduire temporairement l’accueil des demandeurs d’asile sur son territoire. Celui-ci prévoit de raccourcir la durée de la plupart des permis de séjour et de limiter le regroupement familial.

Le 29, à Bruxelles, l’Union européenne et la Turquie concluent un accord sur la gestion de la crise migratoire. Les Vingt-Huit s’engagent à verser 3 milliards d’euros à la Turquie afin de l’aider à retenir les migrants sur son sol. Ils acceptent de libéraliser la délivrance de visas pour les ressortissants turcs en échange d’un meilleur contrôle de ses frontières par la Turquie et de l’engagement de celle-ci à permettre le retour des migrants qui n’ont pas obtenu l’asile dans l’Union. L’accord prévoit également la relance des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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