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18-31 août 2015

Union européenne. Crise migratoire

Le 18, l’agence Frontex, qui coordonne la surveillance des frontières extérieures de l’Union européenne, indique que 107 500 migrants clandestins ont pénétré dans l’Union en juillet, et quelque 340 000 depuis le début de l’année – contre 123 500 pour la même période en 2014. Ceux-ci proviennent pour plus de la moitié d’entre eux de Syrie, du Kosovo, d’Afghanistan, d’Irak et d’Albanie.

Le 19, le gouvernement allemand estime à huit cent mille le nombre de personnes qui pourraient déposer une demande d’asile en Allemagne dans l’année, soit quatre fois plus qu’en 2014.

Le 19 également, le gouvernement slovaque annonce son intention d’héberger deux cents demandeurs d’asile, mais « uniquement chrétiens de Syrie », invoquant des risques pour la sécurité et l’absence de mosquée dans le pays.

Le 20, le gouvernement de Macédoine instaure l’état d’urgence à ses frontières en vue de ralentir le flux de migrants qui traversent le pays en provenance de Grèce. Le 23, Skopje rouvrira ses frontières à l’issue de trois jours de heurts entre migrants et forces de l’ordre.

Le 21, l’Office fédéral allemand de l’immigration et des réfugiés décide de suspendre, au bénéfice des migrants syriens, l’application du règlement Dublin II, adopté en février 2003, qui prévoit le renvoi des immigrés clandestins vers le pays par lequel ceux-ci sont entrés dans l’Union européenne.

Les 21 et 22, à Heidenau (Saxe), plusieurs centaines de personnes, répondant à l’appel du Parti national-démocrate d’Allemagne (néonazi), tentent d’empêcher l’ouverture d’un centre destiné à héberger quelque six cents demandeurs d’asile.

Le 22, les gardes-côtes italiens établissent un nouveau record en portant secours, au cours de la même journée, à quelque quatre mille quatre cents migrants, lors de vingt-deux opérations distinctes au large de la Libye. La situation est aussi intenable en Grèce où des migrants, pour la plupart syriens, au nombre de trente mille depuis janvier – contre trois mille en 2014 –, débordent les capacités d’accueil de l’île grecque de Kos, proche de la côte turque.

Le 24, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel, réunis à Berlin, prônent, à la suite de la Commission européenne, une réponse « unifiée » de l’Union à l’afflux de migrants et un meilleur partage de l’accueil de ceux-ci. Sur les quarante mille demandeurs d’asile hébergés en Italie et en Grèce, dont la Commission avait demandé, en mai, la répartition au sein de l’Union, seuls trente-deux mille deux cent cinquante ont été pris en charge – dont la moitié par l’Allemagne et la France. Les deux dirigeants préconisent une aide accrue aux pays frontaliers des zones de guerre – Turquie, Liban, Jordanie – qui accueillent de nombreux exilés, ainsi que l’ouverture de centres d’accueil en Italie et en Grèce, destinés à trier les migrants. Enfin, ils appellent à une unification du droit d’asile, et notamment de la liste des pays « sûrs » dont les ressortissants ne pourraient réclamer l’asile dans l’Union.

Le 27, la police autrichienne découvre les corps de soixante et onze migrants entassés dans un camion abandonné près de la frontière hongroise. Alors que des migrants originaires d’Afrique et du Proche-Orient continuent de traverser la Méditerranée au prix de drames meurtriers, un nombre croissant de demandeurs d’asile tentent de pénétrer en Europe en traversant les Balkans.

Le 31, lors d’une conférence de presse, la chancelière allemande Angela Merkel en appelle au respect des « droits civils universels [qui] étaient jusqu’ici étroitement associés à l’Europe et à son histoire » et met en garde contre une remise en cause de la libre circulation dans l’espace Schengen en cas d’échec du projet de juste répartition des migrants parmi les États membres.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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