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3-23 août 2011

Syrie. Intensification des pressions sur le régime

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Le 3, alors que la contestation qui sévit dans le pays est violemment réprimée depuis le mois de mars, le Conseil de sécurité des Nations unies condamne « les violations généralisées des droits de l'homme et l'emploi de la force contre des civils par les autorités syriennes », sans toutefois adopter de résolution. Moins contraignant, le texte souligne que « les responsables des violences devront rendre compte de leurs actes ». Le bilan humain de la répression s'élève à plus de mille six cents morts, selon les O.N.G. présentes sur place.

Le 4, le président al-Assad publie un décret autorisant le multipartisme. Les partis à caractère religieux ou tribal, ou les organisations non syriennes sont toutefois interdits, et le parti Baas demeure le « dirigeant de l'État et de la société ».

Le 5, premier vendredi du ramadan, la répression des manifestations, notamment près de Damas et dans la ville de Homs, fait vingt-six morts selon les contestataires.

Le 6, le régime annonce la tenue d'élections générales « libres et transparentes » avant la fin de l'année.

Du 6 au 8, le Conseil de coopération du Golfe, la Ligue arabe, la Jordanie, l'Arabie Saoudite, Bahreïn, le Koweït, l'Irak et l'Égypte, rompant avec la réserve qu'ils affichaient jusque-là, condamnent tour à tour les violences perpétrées par le régime syrien contre les civils.

Le 7, l'armée lance une offensive contre la ville de Deir ez-Zor, dans l'est du pays, provoquant la mort d'une dizaine de personnes.

Le 9, le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu, en visite à Damas, exige la fin des « effusions de sang » et la mise en place d'un processus de réformes politiques.

Le 10, les représentants de l'Inde, de l'Afrique du Sud et du Brésil – pays hostiles à toute condamnation du régime de Damas au nom du respect de la souveraineté nationale – rencontrent le président al-Assad, dans le cadre d'une mission « de bons offices ». Ils saluent le « processus de réformes » en cours.

Le 13, l'armée appuyée par la marine lance une offensive contre la ville de Lattaquié, sur la côte.

Le 18, le président américain Barack Obama, suivi, dans une déclaration commune, par le président français Nicolas Sarkozy, le Premier ministre britannique David Cameron et la chancelière allemande Angela Merkel appellent à la démission de Bachar al-Assad. Washington ordonne le gel des avoirs du gouvernement de Damas aux États-Unis et interdit les importations de produits pétroliers syriens.

Le 19, le gouvernement russe se démarque des positions américaine et européenne sur le régime syrien. Faisant la part entre « l'opposition qui doit entamer un dialogue avec les autorités » et « les forces radicales [...] qui ne doivent pas être encouragées de l'extérieur », Moscou prévient que la « déstabilisation [de la Syrie] aurait les conséquences les plus graves pour toute la région ».

Le 23, réuni en session extraordinaire à Genève depuis la veille, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, qui s'appuie sur le rapport du Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'O.N.U. présenté le 18 devant le Conseil de sécurité à New York, adopte une résolution qui prévoit la création d'une commission d'enquête internationale sur les violences perpétrées par le régime syrien.

Le 23 également, les pays de l'Union européenne annoncent l'adoption d'un nouveau train de sanctions contre la Syrie prévoyant un gel des avoirs et une interdiction de visas contre quinze nouvelles personnes et cinq sociétés proches du régime.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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