15-31 mars 2011
Syrie. Contestation du régime et répression meurtrière
- Article mis en ligne le
Le 15, à Damas, une manifestation de quelques dizaines d'opposants au régime de Bachar al-Assad – la première depuis le début des révolutions dans les pays arabes – est dispersée par la police.
Le 16, toujours dans la capitale, une manifestation de familles de prisonniers politiques donne lieu à une trentaine d'arrestations.
Le 18, à Deraa, au sud de Damas, les forces de l'ordre ouvrent le feu sur des manifestants, tuant quatre d'entre eux. D'autres manifestations se déroulent dans le pays, ce même vendredi, à la suite d'appels diffusés sur les réseaux sociaux. Les manifestations continuent les jours suivants à Deraa, se heurtant à une répression meurtrière.
Le 24, les autorités annoncent diverses mesures sociales et évoquent la possible abrogation de l'état d'urgence en vigueur dans le pays depuis 1963, le renforcement de la lutte contre la corruption et l'assouplissement des lois sur les médias et les partis politiques. En outre, la présidence déclare ne pas avoir donné l'ordre de tirer sur les manifestants à Deraa.
Les 25 et 26, les manifestations, brutalement réprimées, s'étendent à d'autres villes, se soldant par des dizaines de morts, notamment à Lattaquié, dans le nord du pays. Damas est épargnée par ces troubles.
Le 29, le gouvernement de Mohammed Naji Otri démissionne, tandis que des manifestations de soutien au régime se déroulent dans plusieurs villes.
Le 30, le président al-Assad prononce devant le Parlement son premier discours public depuis le début des troubles. Il déclare que son pays est victime d'un « complot » aux racines à la fois étrangères et internes. Le chef de l'État ne lève pas l'état d'urgence, mais il insiste sur l'importance du développement économique.
Le 31, les autorités annoncent l'ouverture d'une enquête sur les morts de Deraa et de Lattaquié, ainsi que la création d'une commission chargée d'étudier les conditions d'une levée de l'état d'urgence.
