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3-24 juin 2011

Syrie. Perte de légitimité du président Bachar al-Assad

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Le 3, la violente répression d'une manifestation contre le régime de Bachar al-Assad, à Hama, à 210 kilomètres au nord de Damas, fait plusieurs dizaines de morts. Lors de l'insurrection islamiste de 1982 menée contre Hafez al-Assad – chef de l'État à l'époque et père de l'actuel président –, la ville avait déjà été le théâtre d'une répression sanglante qui avait provoqué la mort de quelque vingt mille habitants.

Le 6, les autorités font officiellement état de violents combats – pour la première fois depuis le début de la contestation du régime en mars – dans la ville de Jisr al-Choghour, dans le nord-ouest du pays, entre des « bandes armées » et les forces de sécurité qui auraient, selon les autorités, perdu cent vingt hommes dans les combats.

Le 13, l'armée affirme avoir pris le contrôle de Jisr al-Choghour, provoquant la fuite de milliers d'habitants de la province frontalière d'Idlib. Quelque huit mille Syriens se seraient réfugiés en Turquie, selon Ankara, et des milliers d'autres attendraient à la frontière.

Le 19, les opposants annoncent leur intention de se structurer en un « Conseil national pour mener la révolution, composé de toutes les communautés et des représentants des forces politiques nationales à l'intérieur et à l'extérieur du pays ».

Le 20, le président al-Assad prononce, à l'université de Damas, son premier discours télévisé depuis deux mois. Il reconnaît que son pays est à un « tournant de son histoire ». Déclarant que « l'État a le devoir d'écouter » les manifestants qui ont « des exigences justes », il fustige les « saboteurs » qui fomentent un « complot » contre le régime et affirme qu'il n'y aura « pas de réformes dans le chaos ». Bachar al-Assad évoque toutefois l'ouverture d'un « dialogue » avec une « centaine de personnalités ». Il envisage une réforme de la Constitution visant à mettre fin à l'hégémonie du parti Baas, et annonce la tenue d'élections législatives en août.

Le 24, les manifestations du vendredi se poursuivent dans le pays, notamment à Damas. Au moins vingt civils auraient été tués. La journée est baptisée par les cyberactivistes « Vendredi de la chute de la légitimité ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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