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2-31 mars 2011

Libye. Intervention militaire d'une coalition occidentale

Le 2, les forces loyales au colonel Mu'ammar al-Kadhafi reprennent l'offensive contre les insurgés qui, en février, ont pris le contrôle de l'est du pays. Le Guide menace les Occidentaux d'un « nouveau Vietnam » s'ils décident d'intervenir. De leur côté, les insurgés appellent l'O.N.U. à autoriser des frappes aériennes et à instaurer une zone d'exclusion aérienne.

Le 5, les insurgés formalisent la composition du Conseil national de transition de trente membres, mis en place en février à Benghazi, berceau de la rébellion. Celui-ci est présidé par Mustafa Abdeljalil, ancien ministre de la Justice.

Le 10, tandis que l'aviation libyenne poursuit ses raids contre les villes contrôlées par les insurgés, la France est le premier pays à reconnaître le Conseil national de transition comme le représentant légitime du peuple libyen.

Le 10 également, les forces loyalistes reprennent la ville de Ras Lanouf, après avoir repris le contrôle de Zaouïa et de Ben Jawad les jours précédents. Le 13, elles reconquièrent Brega, puis, le 15, Ajdabiya, dernière ville avant Benghazi.

Le 17, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte la résolution 1973 qui prévoit « une interdiction de tous les vols dans l'espace aérien de la Libye », renforce les sanctions contre le régime libyen et autorise « toutes les mesures nécessaires pour protéger les populations et les zones civiles [...] tout en excluant le déploiement d'une force d'occupation étrangère ». Le texte présenté par la France est approuvé par dix voix contre cinq abstentions – celles de la Chine, de la Russie, de l'Allemagne, de l'Inde et du Brésil.

Le 19, la coalition internationale, menée par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, effectue ses premières frappes aériennes contre les forces libyennes qui menacent Benghazi. Les bombardements continuent les jours suivants, visant le système de défense antiaérienne et les lignes de ravitaillement des forces loyalistes. Par ailleurs, un débat s'engage au sein de la coalition pour que l'O.T.A.N. prenne le commandement des opérations militaires: la France juge cela prématuré, tandis que les États-Unis ne veulent pas jouer plus longtemps le rôle de coordinateur.

Les 26 et 27, les insurgés, soutenus par les frappes de la coalition, reprennent Ajdabiya, puis Ras Lanouf et Ben Jawad.

Le 27, les pays membres de l'O.T.A.N. parviennent à un accord pour que l'Alliance prenne le commandement de toutes les opérations militaires en Libye. Paris obtient la création d'un groupe de « pilotage politique » réunissant les représentants des pays de la coalition et d'États arabes.

Le 30, les forces loyalistes reconquièrent Brega, après Ben Jawad et Ras Lanouf, au terme d'une contre-offensive marquée par un changement de tactique qui les rend plus mobiles et plus rapides. Misrata, la troisième ville du pays, reste contrôlée par les rebelles. Les raids de la coalition se font plus rares.

Le 30 également, le ministre des Affaires étrangères libyen Moussa Koussa, homme fort du régime, se réfugie à Londres.

Le 31, l'O.T.A.N. prend le commandement des opérations militaires en Libye.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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