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2-29 septembre 1983

Liban - Israël. Violents combats après le retrait partiel israélien

Le 2, le président Gemayel demande officiellement, dans une requête à la Ligue arabe, le retrait des troupes syriennes et des combattants palestiniens du Liban.

À partir du 3 au soir commence le retrait des troupes israéliennes qui évacuent la montagne du Chouf pour s'installer derrière le fleuve Awali. L'armée libanaise, qui devait remplacer l'armée israélienne dans toutes les positions que cette dernière abandonnait, se contente dans un premier temps de se déployer vers le sud et vers l'est le long du littoral, tandis que, dans la montagne, les milices druzes, fortement soutenues par l'armée syrienne, s'affrontent aux milices chrétiennes. À l'issue de combats très violents, qui durent plusieurs jours et s'accompagnent de massacres de populations civiles dans plusieurs villages et de l'exode de dizaines de milliers de réfugiés, les chrétiens sont chassés de toutes les positions qu'ils détenaient dans la montagne.

Le 6, deux marines américains sont tués dans le secteur de l'aéroport de Beyrouth, ce qui porte à quatre le nombre des soldats américains membres de la force multinationale morts au Liban. Washington adresse une sévère mise en garde à Damas, lui rappelant que la décision a été prise le 31 août d'envoyer vers le Liban une flottille de débarquement ayant près de deux mille marines à bord. Plus de dix navires de combat américains stationnent au large de Beyrouth, dont le porte-avions à propulsion nucléaire Eisenhower, avec quatre-vingt-quatre appareils à bord, et le cuirassé New Jersey, dont les canons portent à 35 kilomètres.

Le 7, deux militaires français, dont le lieutenant-colonel Louis Sahler, sont tués par des obus provenant de positions contrôlées par l'armée syrienne, ce qui porte à dix-sept le nombre des soldats français tombés au Liban. Une intervention énergique est faite par Paris auprès de Damas et des « vols de semonce » sont effectués par les aviations embarquées française et américaine. La flotte française au large de Beyrouth comprend six bâtiments, dont le porte-avions Foch, avec une quinzaine d'avions d'attaque Super-Étendard.

Le 8, des navires américains canonnent des batteries d'artillerie dans la montagne, en riposte à des tirs visant le contingent américain à Beyrouth. Cependant, l'armée libanaise qui a progressé d'une quinzaine de kilomètres au sud et à l'est de Beyrouth se retrouve au contact des milices druzes, prenant peu à peu la relève des milices chrétiennes en première ligne.

Le 13, la Maison-Blanche autorise l'aviation et l'artillerie navale à riposter pour protéger les positions du contingent américain, et aussi pour aider l'armée libanaise.

Le 16, une offensive est lancée par l'armée libanaise autour de Souk el-Gharb, à la suite de tentatives menées par des Palestiniens dissidents du colonel Abou Moussa pour s'emparer de la ville. Cette offensive est appuyée par l'aviation libanaise, qui intervient dans des combats pour la première fois depuis dix ans, ainsi que par l'artillerie navale américaine. Pendant plusieurs jours, une bataille acharnée a lieu autour de Souk el-Gharb.

Le 22, après un nouveau pilonnage du contingent français de la force multinationale à Beyrouth, huit avions Super-Étendard interviennent dans un secteur de la montagne libanaise sous contrôle syrien : quatre batteries d'artillerie sont détruites.

Le 25, un accord de cessez-le-feu est conclu grâce à la mission de médiation entreprise depuis deux semaines par l'émir Bandar ibn Sultan, représentant personnel du roi Fahd d'Arabie Saoudite. Les jours suivants, le cessez-le-feu est respecté mais le président Gemayel ne semble pas pressé de convoquer le « comité de dialogue national » qui, selon l'accord, devrait regrouper autour du gouvernement libanais toutes les grandes tendances politiques nationales ainsi que deux « observateurs », l'un saoudien et l'autre syrien. D'autre part, malgré les efforts des pays participant à la force multinationale (États-Unis, France, Grande-Bretagne et Italie), la Syrie refuse que le cessez-le-feu soit contrôlé par des observateurs de l'O.N.U. Pour Damas, ce rôle doit revenir à une force recrutée dans les pays arabes.

Les 28 et 29, le Congrès américain autorise les douze cents marines de la force multinationale à rester au Liban pendant encore au moins dix-huit mois.

— Universalis

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