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7-20 février 1983

Israël. Publication du rapport sur les massacres de Sabra et de Chatila

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Le 7, Yitzhak Kahane, président de la Cour suprême, remet à Menahem Begin le rapport établi par la commission d'enquête qu'il présidait. Cette commission, composée de trois membres, avait été constituée pour déterminer les responsabilités israéliennes dans les massacres de civils palestiniens par des miliciens phalangistes libanais dans les camps de Sabra et de Chatila, les 16 et 17 septembre 1982, à Beyrouth-Ouest.

Plusieurs membres du gouvernement sont gravement mis en cause : Menahem Begin, Premier ministre, et Yitzhak Shamir, ministre des Affaires étrangères, sont blâmés pour avoir agi avec indifférence ou légèreté. Ariel Sharon, ministre de la Défense, est invité à remettre sa démission. Aucune sanction n'est demandée contre Rafael Eytan, chef d'état-major, car il doit prendre sa retraite en avril, mais le général Saguy, chef des renseignements militaires, doit être limogé, ainsi que le directeur du Mossad (les services secrets), tandis que le général Yaron, commandant du secteur de Beyrouth où se trouvaient les camps de Sabra et de Chatila, doit être exclu de tout poste de commandement pendant trois ans.

Le 10, le Conseil des ministres israélien accepte les recommandations de la commission Kahane par seize voix contre une, celle du général Sharon. Devant le siège du Conseil des ministres, des manifestants sont rassemblés : une grenade est lancée vers les militants du mouvement La Paix maintenant, sans doute par un membre de la ligue de défense juive, mouvement extrémiste de droite dirigé par le rabbin Meir Kahane. Un jeune manifestant, Emile Greenzweig, est tué et dix autres personnes sont blessées. Cet attentat suscite une grande émotion en Israël.

Le 13, Menahem Begin procède à un léger remaniement du gouvernement : Ariel Sharon, qui a accepté, le 11, de démissionner de ses fonctions de ministre de la Défense, est nommé ministre sans portefeuille. Moshé Arens, ambassadeur d'Israël à Washington, est désigné pour le remplacer. Le maintien du général Sharon dans le gouvernement est dénoncé par l'opposition travailliste, mais les trois motions de censure qu'elle défend, le 16, à la Knesset sont repoussées.

Le 20, Ariel Sharon est autorisé à siéger à nouveau au comité interministériel de la sécurité, chargé de définir la politique de défense. Cette décision suscite de nouvelles protestations de l'opposition qui accuse Menahem Begin de ne pas respecter les recommandations du rapport Kahane et de tenter de les « contourner ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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