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2-28 mai 2010

Grèce - Union européenne. Instauration d'un fonds d'assistance financière

Le 2, les ministres des Finances de l'Eurogroupe, réunis à Bruxelles, décident d'activer le plan d'aide à la Grèce, qui se montera à 110 milliards d'euros – dont 80 milliards de prêts bilatéraux des États membres et 30 milliards d'assistance financière du FMI. En contrepartie, Athènes s'engage à mettre en œuvre un plan d'austérité draconien, sous la tutelle du FMI, de la Commission et de la Banque centrale européennes : réforme des retraites, hausse des impôts indirects, baisse des salaires des fonctionnaires. L'objectif de la Grèce est de réduire son déficit de 30 milliards d'euros en trois ans, pour le ramener à moins de 3 % du PIB en 2014.

Le 5, les syndicats grecs appellent à une journée de grève générale contre le plan d'austérité. Trois manifestants meurent dans l'incendie d'une banque à Athènes.

Le 7, tandis que les cours de l'euro et les marchés boursiers continuent de chuter, les seize chefs d'État et de gouvernement de la zone euro, de nouveau réunis à Bruxelles, décident de recourir à l'article 122 du traité de Lisbonne pour créer un fonds d'assistance financière destiné à aider un État soumis à « des circonstances exceptionnelles échappant à son contrôle », ce qui est le cas des pays menacés par la contagion de la crise grecque, comme l'Espagne et le Portugal. La zone euro entend ainsi adresser « un signal très clair » aux spéculateurs.

Le 10, les ministres des Finances de l'Union européenne annoncent la mise en place d'un plan de sauvetage de l'ordre de 750 milliards d'euros. La Commission est autorisée à emprunter 60 milliards d'euros pour abonder ce fonds, les États de la zone euro en garantissent l'activité à hauteur de 440 milliards et le FMI pourrait apporter l'équivalent de la moitié des engagements européens, soit 250 milliards. De son côté, la Banque centrale européenne annonce qu'elle accepte d'acheter aux banques européennes les obligations émises par les États fragilisés de la zone euro. Les Bourses mondiales réagissent favorablement à l'instauration de ce plan de sauvetage.

Le 12, le gouvernement espagnol annonce des mesures de rigueur supplémentaires pour renforcer le plan d'austérité présenté en janvier.

Le 13, le gouvernement portugais annonce à son tour de nouvelles mesures d'austérité, après le plan de rigueur présenté en mars, afin de ramener le déficit public à 4,6 % du PIB en 2011.

Le 14, l'euro et les Bourses européennes enregistrent de fortes baisses qui se confirment les jours suivants. Celles-ci traduisent l'inquiétude des investisseurs face à la capacité de l'Union européenne à réformer sa gouvernance économique et aux menaces que font courir les plans de rigueur sur la reprise de la croissance en Europe.

Le 25, le gouvernement italien annonce des mesures d'économie pour un montant de 24 milliards d'euros en 2011 et 2012, destinées à ramener le déficit public à 2,7 % du PIB en 2012.

Le 28, un mois après l'agence de notation Standard & Poor's, l'agence Fitch Ratings abaisse à son tour la note de l'Espagne de AAA à AA+.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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