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2-26 septembre 1986

Liban - France. Menaces sur les otages français détenus au Liban et assassinat de soldats français de la F.I.N.U.L

Le 2, le Djihad islamique adresse de nouvelles menaces au gouvernement français à propos des otages qu'il détient et le somme de « s'écarter de la politique américaine ». Dans une cassette vidéo qui accompagne le communiqué, Jean-Paul Kauffmann, enlevé le 22 mai 1985, fait part de son « total désespoir ». Six autres Français sont retenus en otages au Liban et l'Organisation de la justice révolutionnaire annonce, le 24, en détenir un huitième, Marcel Coudari, enlevé le 27 février. Il y a aussi quatre otages américains et, le 9, puis le 12, deux autres Américains sont enlevés à Beyrouth-Ouest.

Le 4, trois soldats français de la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (F.I.N.U.L.) sont tués par l'explosion d'une bombe télécommandée, près de Jouaya, dans le Sud. À la suite de cet attentat, qui survient après les affrontements du 11 août avec les miliciens chiites, le gouvernement français demande à l'O.N.U. de prendre « sans délai [...] les dispositions permettant à la F.I.N.U.L. d'exercer sa mission dans les conditions d'efficacité et de sécurité indispensables ». 1 400 des 5 800 « casques bleus » stationnés dans le sud du Liban sont français. La F.I.N.U.L. a une mission de maintien de la paix et n'est donc pas autorisée à employer la force.

Le 13, un « casque bleu » français est tué et cinq autres sont blessés par l'explosion d'une charge télécommandée sur une route du sud du Liban au passage de leur véhicule blindé. Jacques Chirac précise, le 14, que la France n'a « aucune intention de retirer son contingent de la F.I.N.U.L. », mais qu'elle exige que « les moyens de la F.I.N.U.L. soient adaptés à la mission qui est la sienne et, donc, considérablement renforcés, ou, au contraire, que la mission soit modifiée et, donc, diminuée ».

Le 18, l'attaché militaire français, le colonel Christian Goutierre, est tué à Beyrouth-Est devant l'ambassade. Cet assassinat, qui survient au moment où une vague d'attentats terroristes sévit à Paris, suscite une vive émotion en France, mais aussi dans le quartier chrétien de Beyrouth-Est, où une « grève de deuil » est très suivie, le 20.

Le 22, le Conseil de sécurité de l'O.N.U., réuni à la demande de la France, adopte, par quatorze voix et une abstention, celle des États-Unis, une résolution française qui demande le retrait des forces militaires israéliennes du sud du Liban et le déploiement de la F.I.N.U.L. le long de la frontière israélienne. Mais les Israéliens refusent d'envisager de quitter la « zone de sécurité » restée sous leur contrôle, d'autant plus que l'Armée du Liban Sud (A.L.S.) qu'ils soutiennent est en butte aux attaques de militants chiites pro-iraniens : quinze miliciens de l'A.L.S. ont été tués en une semaine.

Le 26, les soldats français achèvent leur « redéploiement » : la moitié du contingent est concentrée au quartier général de la F.I.N.U.L. à Nakoura et le reste à Jouaya. Toutes les autres positions ont été abandonnées, mais certaines ont été confiées aux bataillons népalais, ghanéen et finlandais. D'autre part, les fortifications de tous les postes d'observation sont considérablement accrues.

Le 26 également, les deux Irakiens expulsés de Paris vers Bagdad le 19 février regagnent la France pour « poursuivre leurs études ». Certains détenteurs d'otages français au Liban avaient plusieurs fois réclamé le retour de ces opposants, « menacés de mort » en Irak.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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