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2-23 août 1999

Yougoslavie. Poursuite de l'agitation et division de l'opposition

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Le 2, tandis que les manifestations contre le régime du président Slobodan Milošević se poursuivent quotidiennement, l'opposition appelle à un rassemblement unitaire à Belgrade, le 19. L'initiative en revient au « groupe des dix-sept », cercle d'économistes indépendants qui a soumis aux formations de l'opposition un Pacte pour la stabilité de la Serbie. Présenté comme un compromis entre l'opposition et le pouvoir, ce document propose « le retrait pendant un an » des dirigeants actuels, la mise en place d'un gouvernement de transition composé d'experts et l'organisation d'élections générales.

Le 5, le gouvernement du Monténégro adopte une « plate-forme » qui prévoit une profonde modification de ses relations avec la Serbie. Ce programme vise à transformer la Fédération yougoslave en simple « communauté » de deux entités égales qui aurait compétence « seulement dans les domaines que les États membres lui confient ». La plate-forme évoque également l'« ouverture vers l'Occident » et l'« intégration à l'Europe ». Le président Milo Djukanović menace d'organiser un référendum sur l'indépendance du Monténégro au cas où Belgrade refuserait ces propositions.

Le 12, le Premier ministre, Momir Bulatović, remanie le gouvernement fédéral au sein duquel le Parti radical (ultranationaliste) de Vojislav Seselj renforce sa position. Aucune formation d'opposition parlementaire n'accepte la proposition, formulée en juillet, d'entrer au gouvernement.

Le 18, le pouvoir évoque la possibilité d'élections anticipées et met sévèrement en garde contre d'éventuels désordres lors du rassemblement prévu pour le lendemain.

Le 19, près de 150 000 personnes manifestent à Belgrade pour réclamer le départ du président Milošević. Il s'agit du plus vaste rassemblement d'opposants depuis les manifestations de l'hiver 1996-1997. Mais l'opposition y apparaît divisée. Vuk Drasković, chef du Mouvement serbe du renouveau (S.P.O.), se fait huer par la foule en se prononçant contre la mise sur pied d'un gouvernement de transition prônée par le groupe des dix-sept et en se déclarant – à l'instar du pouvoir – en faveur d'élections anticipées, sans appeler à la démission de Slobodan Milošević. Au lendemain de cette manifestation, la rivalité entre le S.P.O. et le Parti démocrate de Zoran Djindjić, l'autre grande formation de l'opposition, paraît plus forte que jamais.

Le 23, cinq généraux affirment, dans une lettre ouverte, que « l'armée ne permettra pas une guerre civile » en Yougoslavie.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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