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1er-28 avril 1999

Yougoslavie. Poursuite de l'intervention de l'O.T.A.N

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Le 1er, la télévision serbe diffuse les images d'une rencontre entre le président Slobodan Milošević et Ibrahim Rugova à Belgrade. Au cours du mois, des témoignages apporteront la preuve que le « président » kosovar est l'otage des Serbes. Alors que la résistance de l'Armée de libération du Kosovo faiblit, l'O.T.A.N. augmente le nombre des raids journaliers engagés en mars contre la Yougoslavie.

Le 3, des missiles de l'O.T.A.N. atteignent pour la première fois des bâtiments gouvernementaux dans le centre de Belgrade. Les frappes incluent à présent des objectifs économiques civils.

Le 4, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (H.C.R.) estime que 350 000 Kosovars ont fui la province depuis le début de l'intervention occidentale. Plusieurs pays de l'O.T.A.N. s'engagent à en accueillir temporairement une centaine de milliers afin de soulager l'Albanie, la Macédoine et le Monténégro où les Kosovars s'entassent dans des camps.

Le 6, Belgrade propose un cessez-le-feu unilatéral accompagné de la mise au point d'un accord prévoyant une « autonomie substantielle » du Kosovo et le retour des réfugiés. L'O.T.A.N. juge cette proposition insuffisante. En outre, l'Alliance admet pour la première fois qu'un de ses bombardements a causé des pertes civiles. D'autres « dommages collatéraux », comme les appelle l'organisation, seront à déplorer au cours du mois.

Le 8, les autorités allemandes présentent à la presse le plan serbe d'épuration ethnique du Kosovo, baptisé « Fer à cheval », dont elles ont eu connaissance quelques jours plus tôt. Il aurait été appliqué dès la signature des accords d'octobre 1998.

Le 9, le président russe Boris Eltsine menace les Occidentaux d'une guerre « mondiale » au cas où l'opération de l'O.T.A.N. pousserait la Russie à « une action militaire ». Le Kremlin s'efforce aussitôt de minimiser les propos du président.

Le 11, l'O.T.A.N. approuve le lancement de l'opération « Abri allié » qui prévoit l'envoi de 8 000 soldats en Albanie pour aider Tirana et le H.C.R. dans leur assistance aux réfugiés.

Le 12, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'O.T.A.N., réunis à Bruxelles, émettent des craintes concernant le sort des 500 000 à 700 000 personnes déplacées à l'intérieur du Kosovo.

Le 13, alors que la stratégie de l'O.T.A.N. fait l'objet de vives critiques, le général Wesley Clark, commandant des forces alliées en Europe, confirme le renforcement du dispositif aérien de l'opération « Force alliée ».

Le 14, Boris Eltsine désigne l'ancien Premier ministre Viktor Tchernomyrdine comme représentant spécial chargé de la crise du Kosovo.

Le 15, le secrétaire américain à la Défense, William Cohen, admet devant le Sénat que les bombardements sur la Yougoslavie pourraient durer encore « des semaines, voire des mois ».

Le 18, le H.C.R. estime que plus de 560 000 Kosovars ont quitté la province depuis mars.

Le 18 également, Belgrade rompt ses relations diplomatiques avec Tirana.

Le 21, l'O.T.A.N. bombarde le siège du Parti socialiste du président Milošević, dans le centre de Belgrade, qui abrite également une chaîne de radio et de télévision dirigée par la fille de celui-ci. Le lendemain, l'Alliance bombarde la résidence de Slobodan Milošević dans la capitale serbe, en l'absence de celui-ci.

Le 22, Slobodan Milošević et Viktor Tchernomyrdine, en visite à Belgrade, proposent un compromis qui évoque notamment une « présence internationale » et une « réduction » des forces serbes au Kosovo. Les Occidentaux rejettent cette proposition.

Le 23, l'O.T.A.N. bombarde les locaux de la télévision publique serbe à Belgrade.

Le 23 également, le sommet de l'O.T.A.N., réuni à Washington, décide d'imposer un embargo pétrolier à la Yougoslavie.

Le 26, le vice-Premier ministre yougoslave Vuk Drasković, chef de file du mouvement contestataire de l'automne de 1996, rallié au pouvoir en janvier, reconnaît l'isolement de la Yougoslavie. Il prône l'acceptation de la présence de forces de l'O.N.U. au Kosovo et appelle à une manifestation pour défendre la démocratie après la prise de contrôle par l'armée d'une télévision privée dont il est proche. Il sera limogé le 28.

Le 28, le président américain Bill Clinton déclare que les bombardements de l'O.T.A.N., jusque-là surtout nocturnes, se dérouleront désormais vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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