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6-25 février 1999

Yougoslavie. Échec des négociations de paix de Rambouillet

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Le 6, les négociations convoquées en janvier par le Groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie (États-Unis, Russie, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie) à la suite de la montée des hostilités dans le conflit du Kosovo s'ouvrent au château de Rambouillet (Yvelines). Elles sont présidées par les ministres des Affaires étrangères français et britannique, Hubert Védrine et Robin Cook. Les représentants de Belgrade refusant de s'asseoir à la même table que les « terroristes » de l'Armée de libération du Kosovo (U.Ç.K.), les négociations entre les délégations serbe et kosovare se déroulent de façon indirecte. Le projet d'accord du Groupe de contact se compose : d'un document énonçant les principes de base non négociables qui président aux négociations – l'accord conclu pour une période de trois ans doit instaurer une « autonomie substantielle » pour le Kosovo dans le respect des frontières internationales ; d'annexes relatives aux institutions qui doivent être mises en place au Kosovo – élection dans les neuf mois d'une Assemblée de laquelle émanerait un gouvernement, institutions chargées de gérer les principaux secteurs de la vie publique, excepté ceux de la défense et des affaires étrangères ; et d'annexes relatives à la sécurité – retrait des forces armées serbes, mise en place de forces de police représentatives de la composition ethnique de la province sous l'égide de l'O.S.C.E., désarmement de l'U.Ç.K. avec intégration de ses membres dans les forces de police et déploiement d'une force multinationale.

Le 14, le Groupe de contact décide d'accorder une semaine supplémentaire aux négociateurs de Rambouillet en leur donnant jusqu'au 20 pour trouver un accord.

Le 20, constatant le refus des deux délégations de signer le projet d'accord, le Groupe de contact décide de repousser de trois jours l'échéance des négociations. Celles-ci butent, côté serbe, sur le déploiement d'une force multinationale et sur l'octroi d'un statut d'autonomie au Kosovo et, côté albanais, sur la reconnaissance de l'intégrité territoriale de la Yougoslavie, sur l'absence d'engagement relatif à l'organisation d'un référendum d'autodétermination à l'issue de la période intérimaire de trois ans et sur le désarmement de l'U.Ç.K.

Le 23, les négociations de Rambouillet prennent fin sans que les délégations aient signé le projet d'accord du Groupe de contact. Les délégués de l'U.Ç.K. exigent qu'une référence explicite à un référendum d'autodétermination figure dans le volet politique. Les Serbes s'opposent toujours au déploiement d'une force multinationale au Kosovo. Cette responsabilité partagée dans l'échec des négociations empêche l'exécution des menaces de bombardement de la Serbie par les forces de l'O.T.A.N. Les parties s'engagent à participer à de nouvelles négociations à partir du 15 mars.

Le 23 également, la délégation albanaise annonce son intention de former un gouvernement provisoire regroupant des représentants de l'U.Ç.K., de la Ligue démocratique du Kosovo du « président » modéré Ibrahim Rugova et du Mouvement démocratique albanais de Rexhep Qosja.

Le 25, constatant la concentration de troupes serbes aux abords du Kosovo, les États-Unis menacent Belgrade d'« une forte action militaire de l'O.T.A.N. » en cas d'offensive.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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