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2-19 avril 1984

France. Désaccord entre le P.C. et le P.S. sur la politique industrielle

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Le 2, Georges Marchais, invité de « L'Heure de vérité » sur Antenne 2, accentue ses critiques à l'égard des choix économiques du gouvernement. Il déclare que la politique industrielle menée par celui-ci « n'est pas du tout de nature à nous aider à sortir la France de la crise profonde qu'elle connaît maintenant ». Le secrétaire général du P.C.F. estime que « ni l'esprit ni la lettre » de l'accord conclu avec le P.S. en juin 1981 ne sont respectés. Selon lui, le chef de l'État se trouve placé devant l'alternative suivante : soit revenir à « une politique de l'emploi fondée sur une politique de croissance », soit reconnaître qu'il s'est « trompé » en 1981.

Le 4, François Mitterrand tient la troisième conférence de presse de son septennat. Dans une déclaration préliminaire, il énumère les secteurs industriels dans lesquels « nous sommes en train » de gagner la « bataille ». Évoquant ensuite les secteurs en difficulté, il insiste sur la nécessité de promouvoir la modernisation et la formation des travailleurs. À propos de la sidérurgie, alors que la Lorraine est paralysée, ce 4 avril, par une grève générale, il estime que si des « erreurs de prévisions » ont été commises, elles l'ont été collectivement, par les experts et les responsables politiques, depuis 1975. Il annonce que Laurent Fabius, ministre de l'Industrie, bénéficiera de « pouvoirs exceptionnels » pour mettre en œuvre le plan de restructuration industrielle. En réponse à une question sur l'attitude du P.C., le chef de l'État affirme que « le temps est venu de mettre les choses au net ».

Le 13, les sidérurgistes organisent une marche sur Paris qui réunit entre 35 000 et 40 000 manifestants. La présence de Georges Marchais au sein de ce cortège syndical de protestation contre le plan acier du gouvernement est remarquée.

Le 15, sur les ondes d'Europe 1, Pierre Mauroy affirme qu'« une clarification doit avoir lieu ».

Le 18, le Conseil des ministres autorise le premier ministre à engager la responsabilité du gouvernement devant l'Assemblée nationale.

Le 19, les députés approuvent, par 329 voix contre 156, la déclaration de politique générale présentée par Pierre Mauroy. Ce vote de confiance, même s'il rétablit un accord formel, ne met cependant pas fin au différend entre les partenaires de la majorité sur la question de l'avenir industriel de la France.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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