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1er-29 octobre 2005

Irak. Adoption de la Constitution par référendum

  • Article mis en ligne le

Le 1er, les forces américaines lancent une nouvelle opération militaire dans la province sunnite d'Al-Anbar contre les rebelles et les combattants d'Al-Qaida. Cette région proche de la frontière syrienne est aussi une zone d'infiltration de combattants étrangers. L'opération, baptisée Iron Fist, s'achèvera le 8 sur un bilan de cinquante rebelles tués.

Le 5, un attentat-suicide fait vingt-cinq morts dans la mosquée chiite de Hilla, au sud de Bagdad.

Le 6, à l'occasion de la visite du président Jalal Talabani à Londres, le Premier ministre britannique Tony Blair accuse l'Iran de fournir une aide militaire à la rébellion sunnite en Irak.

Le 6 également, l'armée américaine annonce l'augmentation de ses effectifs en Irak en vue du référendum constitutionnel. Ceux-ci se renforcent de quatorze mille hommes, pour atteindre un total de cent cinquante-deux mille.

Le 11, les dirigeants chiites, kurdes et sunnites parviennent à un accord qui prévoit la possibilité d'amender la future Constitution après les élections législatives prévues en décembre. L'accord souligne également l'attachement de ses signataires à l'unité du pays. En conséquence, le Parti islamique, principale formation sunnite, appelle les électeurs à voter en faveur du texte soumis à référendum, alors que la principale organisation religieuse sunnite, le Comité des oulémas, refuse toujours de « voter sous occupation étrangère ».

Le 15, le référendum sur le projet de Constitution se déroule dans le calme. Le texte fait de l'Irak un État fédéral doté d'un régime de démocratie parlementaire, dont l'islam est la religion officielle et la principale source du droit, mais où la liberté de culte est garantie. Les réserves d'hydrocarbures sont la « propriété de tout le peuple irakien » et leurs revenus sont partagés entre les régions. Les langues officielles sont l'arabe et le kurde. Le parti Baas de l'ancien président Saddam Hussein est interdit.

Le 17, l'armée américaine annonce avoir tué près de quatre-vingt-dix rebelles, la veille, dans la province sunnite d'Al-Anbar.

Le 19, le premier procès de Saddam Hussein s'ouvre devant le Tribunal spécial irakien, créé pour l'occasion en décembre 2003 par l'administration provisoire américaine. L'ancien dictateur est, pour le moment, accusé de « crimes contre l'humanité » dans une seule affaire où il serait responsable de la mort ou la disparition de cent quarante-trois civils à Doujaïl, au nord de Bagdad, en juillet 1982, au lendemain d'un attentat manqué commis dans la ville contre sa personne. L'affaire est renvoyée au mois de novembre afin de laisser le temps à la défense d'étudier le dossier.

Le 24, trois attentats-suicides quasi simultanés à la voiture piégée, visant trois hôtels du centre-ville de Bagdad, font dix-sept morts.

Le 25, le chiffre de deux mille soldats américains tués dans le pays, depuis le début de la guerre en mars 2003, est atteint.

Le 26, la commission électorale indépendante, placée sous l'égide de l'O.N.U., rend publics les résultats du référendum. La Constitution est adoptée par 78,6 p. 100 des votants. Quatre provinces – à majorité sunnite – sur dix-huit la repoussent, mais deux seulement par plus des deux tiers des voix; il aurait fallu que trois provinces au moins votent non dans ces proportions pour entraîner le rejet du texte. Le taux de participation est de 63 p. 100.

Le 29, au nord de Bagdad, un attentat dirigé contre la communauté chiite fait vingt-six morts.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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