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1er-22 novembre 1994

Algérie. Durcissement de la répression et amorce d'un dialogue indépendant du gouvernement

Le 1er, l'explosion d'une bombe dans le cimetière de Mostaganem, lors d'une cérémonie marquant le quarantième anniversaire du déclenchement de la guerre de libération, cause la mort de quatre jeunes scouts. Le Front islamique de salut (F.I.S.) condamne l'attentat dont il rend responsables les services de sécurité.

Le 2, l'assaut par les forces de l'ordre d'un immeuble du centre d'Alger où s'était retranché un commando islamiste se conclut par la mort de treize « terroristes » et du commandant du secteur militaire de la capitale. Cet épisode illustre l'intensification de la répression attendue après le constat d'échec de la politique de « dialogue » fait par le président Liamine Zéroual en octobre. Le même jour, le président du F.I.S. Abassi Madani adresse une lettre au chef de l'État dans laquelle il l'invite « à faire preuve de sagesse ». Dans les premiers jours du mois, plus d'une centaine d'islamistes sont tués par les forces de l'ordre dans le cadre d'une vaste offensive contre les maquis.

Le 5, un touriste français est retrouvé assassiné à Bouïra.

Le 7, la télévision nationale diffuse des images de victimes des violences islamistes, appliquant ainsi les directives du pouvoir en faveur d'une « médiatisation des atrocités » commises par les « terroristes ». Durant le mois, le gouvernement exercera sa censure sur plusieurs titres de la presse privée accusés d'ouvrir leurs colonnes « aux criminels ».

Le 12, le Mouvement culturel berbère lance son troisième mouvement de grève générale en deux mois afin d'obtenir la reconnaissance officielle de la langue berbère.

Les 21 et 22, le F.I.S. et les partis d'opposition favorables au dialogue avec les islamistes – le Front de libération nationale de Abdelhamid Mehri, le Front des forces socialistes de Hocine Aït Ahmed, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme présidée par Abdennour Ali Yahya et le Mouvement pour la démocratie en Algérie de Ahmed Ben Bella – se réunissent à Rome, sous l'égide de la communauté catholique Sant'Egidio, afin d'élaborer une plate-forme de négociation. Le gouvernement dénonce cette « diplomatie parallèle ».

— Universalis

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