Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

14-30 novembre 2021

France. Mouvement contre l’obligation vaccinale à la Guadeloupe

  • Article mis en ligne le

Le 14 au soir prend fin l’état d’urgence sanitaire imposé en Guadeloupe en juillet pour faire face à une quatrième vague meurtrière de la pandémie de Covid-19. Le couvre-feu est levé.

Le 15, de violents affrontements opposent des manifestants aux forces de l’ordre lors de la première journée de grève générale illimitée, organisée dans l’archipel à l’appel de l’intersyndicale Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP) – « Collectif contre l’exploitation ». Celui-ci dénonce l’obligation vaccinale imposée en juillet aux soignants et aux pompiers, qui doit s’appliquer ce même jour dans les Antilles. S’y ajoutent des revendications politiques et sociales. Les manifestations et les blocages d’axes routiers se continuent les jours suivants.

Le 19, au lendemain d’une nuit d’émeutes, de pillages et d’incendies de bâtiments à Pointe-à-Pitre, le gouvernement décide l’envoi de deux cents policiers et gendarmes supplémentaires en Guadeloupe, membres notamment du GIGN et du RAID. Un couvre-feu est mis en place de 18 heures à 5 heures.

Le 22, le Premier ministre Jean Castex dirige une réunion en visioconférence avec les élus locaux de Guadeloupe. Il annonce la création d’une « instance de dialogue » chargée « de convaincre et d’accompagner » les personnels concernés par l’obligation vaccinale.

Le 22 également débute en Martinique un mouvement de grève générale lancée par un collectif syndical qui exige la fin de l’obligation vaccinale, mais aussi des hausses des salaires et des minima sociaux, la baisse du prix des carburants et du gaz, et la prise en charge par l’État des tests de chlordéconémie destinés à mesurer le taux de chlordécone, un pesticide cancérogène massivement utilisé dans les bananeraies entre 1972 et 1993.

Le 23, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dénonce des « tirs à balles réelles sur les gendarmes » à la Guadeloupe.

Le 26, le gouvernement repousse au 31 décembre l’échéance du délai accordé aux soignants et aux pompiers pour se faire vacciner, en Guadeloupe comme en Martinique. De son côté, dans une allocution télévisée, mise en ligne à l’attention des Guadeloupéens, Sébastien Lecornu affirme : « Certains élus ont posé en creux la question de l’autonomie. […] Le gouvernement est prêt à en parler. » Le ministre annonce également le financement de « mille emplois aidés pour les jeunes » dans le département.

Le 28, le ministre des Outre-Mer Sébastien Lecornu arrive à la Guadeloupe où un calme relatif est revenu.

Le 29, il estime qu’aucune discussion n’est possible tant que les syndicats ne condamnent pas les « tentatives d’assassinat contre des policiers et des gendarmes ». Il annonce l’envoi d’un renfort de gendarmerie sur l’île.

Le 30, il se rend en Martinique où des discussions avec les syndicats locaux se déroulent dans un climat plus apaisé.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents