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14-24 février 1995

Afghanistan. Avancée des talibans

Le 14, Charasyab, le quartier général de la faction intégriste du Hezb-i-Islami de Gulbuddin Hekmatyar, situé à 25 kilomètres au sud de Kaboul, tombe aux mains des talibans, les « étudiants en religion ». Ceux-ci se trouvent à présent face aux combattants tadjiks du Jamiat-i-Islami du président Burhanuddin Rabbani et de son allié Ahmed Shah Massoud qui contrôlent la capitale. Surgis à l'automne de 1994 sur la scène militaire, les talibans, sunnites issus des écoles coraniques, s'opposent aux moudjahidin qui se disputent le pouvoir depuis la chute du président Mohamed Najibullah, en avril 1992. Bien équipés, ils seraient soutenus par le Pakistan et l'Arabie Saoudite qui ont cessé d'aider le Hezb, pashtoun et fondamentaliste tout comme les talibans, mais moins populaire. Les talibans, qui progressent du sud vers le nord, contrôlent neuf des vingt-neuf provinces du pays.

Le 17, l'envoyé spécial des Nations unies, le Tunisien Mahmoud Mestiri, arrive à Kaboul en vue d'appliquer le plan de paix de l'O.N.U. Celui-ci prévoit le transfert du pouvoir, le 20, du président Rabbani, dont le mandat s'est achevé en décembre 1994, à une nouvelle instance de « réconciliation nationale » composée de représentants des diverses factions de moudjahidin. Mais les talibans refusent de siéger au sein de cette instance et exigent de contrôler militairement la capitale.

Le 22, Mahmoud Mestiri annonce que l'application du plan de paix est reportée d'un mois. Les talibans s'engagent à ne pas attaquer la capitale durant cette période.

Le 24, le président Rabbani fait savoir qu'il est prêt à partager le pouvoir avec les talibans.

— Universalis

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