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11-31 mars 1990

U.R.S.S.. Proclamation d'indépendance de la Lituanie désapprouvée par Moscou

Le 11, le Parlement de Lituanie, issu des élections du 24 février et du 4 mars, se réunit pour la première fois : après avoir élu à sa présidence Vytautas Landsbergis, président du mouvement indépendantiste Sajudis devenu majoritaire, il proclame, à l'unanimité moins neuf voix, l'indépendance de la république, renouant ainsi avec son passé d'État souverain, membre de la S.D.N. de 1921 à 1940. Mikhaïl Gorbachev exprime, dès le 12, sa désapprobation, déclarant que cette sécession « affecte les intérêts vitaux de l'État soviétique », tandis que les pays occidentaux, dont certains, comme la France ou les États-Unis, n'ont jamais reconnu l'annexion des États baltes par l'U.R.S.S., se contentent de prendre acte.

Les jours suivants, le chef de l'État soviétique déclare illégale la proclamation de l'indépendance lituanienne, excluant tous pourparlers avec Vilnius. Le Congrès des députés du peuple, réuni à Moscou, adopte, le 15, une résolution réaffirmant la souveraineté de l'U.R.S.S. sur la Lituanie. Des mouvements de troupes soviétiques, d'abord discrètement limités aux frontières de la république, vont peu à peu se faire de plus en plus visibles.

Le 20, à Windhoek, où il assiste aux cérémonies d'indépendance de la Namibie, Edouard Chevardnadze assure au secrétaire d'État américain James Baker qu'en aucun cas la force ne saurait constituer la solution au problème lituanien.

Le 23, une centaine de chars soviétiques pénètrent dans Vilnius, en passant devant le Parlement où siègent les députés, tandis que des troupes continuent de se déployer le long des frontières. George Bush lance un avertissement à Mikhaïl Gorbatchev : toute épreuve de force ne pourra « que se retourner » contre son auteur.

Le 25, des parachutistes occupent deux immeubles appartenant au P.C. lituanien et, le 27, l'armée soviétique pénètre dans les hôpitaux pour s'emparer de jeunes Lituaniens considérés comme « déserteurs », tandis qu'une manifestation prorusse est organisée dans l'après-midi.

Le 30, le Parlement de la république balte voisine, l'Estonie, vote le début du « processus de restauration » de l'indépendance, en ayant toutefois la prudence de prévoir une période transitoire.

Le 31, la situation semble bloquée à Vilnius, après l'occupation par les soldats soviétiques des bâtiments du parquet lituanien, ainsi que du centre d'édition des journaux locaux.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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