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WYATT sir THOMAS (1503-1542)

Fils d'un éminent serviteur des rois d'Angleterre Henri VII et Henri VIII, lui-même très tôt appelé à servir la diplomatie de Henri VIII, sir Thomas Wyatt est passé à la postérité surtout grâce à son génie poétique. Sa carrière publique ne manque pas d'intérêt : après un voyage en Italie en 1526-1527 à la suite de l'ambassadeur sir John Russell, il occupe diverses fonctions à Calais, dans le Lincolnshire où il combat les Pèlerins de la grâce en 1536, et dans le Kent, avant d'être envoyé comme ambassadeur auprès de Charles Quint : il suit l'empereur germanique d'Espagne en France et aux Pays-Bas en 1537-1540 ; rentré dans son pays, il est élu au Parlement de 1542, tout en restant employé par Henri VIII. Cette carrière brillante et rémunératrice a été favorisée par la protection simultanée ou successive de son père, d'Ann Boleyn dont il fut l'amoureux attitré avant qu'elle n'épouse le roi, de Thomas Cromwell qui le tint en très haute considération. Ces protections n'allaient pas sans quelques inconvénients, et sir Thomas Wyatt a passé en prison des périodes plus ou moins prolongées lors de la disgrâce et de la condamnation de la reine et après l'exécution du puissant ministre ; il se tira toujours sans dommage durable de ces mésaventures. Humaniste, fin lettré, très au fait des meilleurs écrits du continent, Wyatt a été un admirateur inconditionnel de Dante et de Pétrarque et l'introducteur en Angleterre du sonnet. Il a écrit de nombreux poèmes profanes et sacrés, dont aucun ne fut publié de son vivant : en 1549, on publie ses œuvres religieuses et, en 1557, Richard Tottel reproduit dans ses Tottel's Miscellany quatre-vingt-seize poèmes profanes de Wyatt. D'autres œuvres seront mises au jour au début du xixe siècle. Célèbre surtout par ses sonnets, il a écrit de nombreux rondeaux, épigrammes, satires. Quelque peu esclave de ses modèles étrangers, parfois maladroit, il a été sensible à la musique du rythme et a connu des disciples inspirés, en particulier Henri Howard, comte de Surrey, son cadet de quinze années.

— Roland MARX

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

Classification

Pour citer cet article

Roland MARX. WYATT sir THOMAS (1503-1542) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANGLAIS (ART ET CULTURE) - Littérature

    • Écrit par Elisabeth ANGEL-PEREZ, Jacques DARRAS, Jean GATTÉGNO, Vanessa GUIGNERY, Christine JORDIS, Ann LECERCLE, Mario PRAZ
    • 28 170 mots
    • 30 médias
    ...capital permet de comprendre le caractère exubérant, maniériste et baroque de la littérature qui fleurit sous Élisabeth. L'exemple de sir Thomas Wyatt (1503-1542) et de Henry Howard, comte de Surrey (1517-1547), qui, dans la première moitié du xvie siècle, importèrent directement d'Italie le...

Voir aussi